Benjamin Griveaux propose de déplacer la gare de l'Est pour créer un Central Park

undefined 27 janvier 2020 undefined 13h47

Manon Merrien-Joly

Les élections municipales nous offrent une fois tous les six ans un beau florilège d'ambitions et d'idées plus farfelues les unes que les autres. La dernière en date appartient à Benjamin Griveaux, candidat LREM qui propose de remplacer la gare de l'Est par un parc au cours d'une interview pour le JDD

Prenant appui sur la "saturation" des gares de l'Est et du Nord prévue par plusieurs "experts", Griveaux propose ainsi de transformer les 30 hectares de lignes de train de la gare de l'Est et ainsi "créer une nouvelle gare, installée à une porte de Paris – la porte de la Villette (19e) le permet – ou dans une autre commune de la métropole " Le but étant de "créer un nouveau poumon vert dans la capitale". Le coût des travaux est estimé "aux alentours de 1,5 milliard d'euros" et ne viendrait pas perturber l'installation de la ligne CDG Express censé relier la gare de l'Est à Roissy-CDG en 2025 en vingt minutes, qui resterait prévue pour gare de l'Est. Les lignes de métro qui desservent la gare de l'Est seraient également maintenues.

L'idée a suscité un véritable tollé en Alsace-Lorraine où les TGV de Metz, Nancy et Strasbourg transitent. Le président de la région Grand Est, Jean Rottner s'est fendu d'un tweet fustigeant l'ancien porte-parole d'en Marche : 

Tweet auquel a répondu Griveaux, invitant le président de région au dialogue : 

Mais le tollé ne s'est pas limité à l'Alsace Lorraine : Valérie Pécresse, la présidente de région Ile-de-France a coupé court à l'idée de Griveaux dimanche 26  janvier sur LCI en déclarant que "ce projet n’est ni nécessaire ni souhaitable et je vais m’y opposer farouchement. Tout d’abord, il coûtera des milliards (…) pour changer complètement tous les trains et toutes les voies, il faudrait au moins une dizaine de milliards, il faudrait vingt ans et couper la circulation sur les rails de la gare de l’Est pendant des années"

A l'heure à laquelle la crise du mal-logement bat son plein, que plusieurs centaines de migrants dorment parfois dans certains parcs lorsqu'ils ne dorment pas dans des campements au pied du périph', sans parler des mineurs isolés, des plus de 3000 sans domicile fixe dans les rues de la capitale, beaucoup se demandent si l'urgence qui pèse sur la capitale est de déplacer une gare pour installer un parc.