TURFU : Miquela, la première influenceuse artificielle sur Instagram

undefined 5 février 2018 undefined 16h32

Manon Merrien-Joly

Elle pose et collabore avec de prestigieux labels de mode à l'image de Converse, Supreme ou encore Vetements, a fait son apparition au sein de magazines pointus et affiche clairement son engagement pour le Black Lives Matter, la défense des droits des transsexuels et les positions féministes. Pourtant, cette chanteuse et mannequin n'a pas grand-chose de réel. Dites bonjour à la première influenceuse créée par ordinateur.


Avec son compte vérifié et ses 537 000 abonnés au compteur, la jeune Miquela Miquela Sousa ou @lilmiquela est une jeune femme de 19 ans aux origines (fictives) brésiliennes et espagnoles. A première vue, une millennial comme une autre : elle s'acoquine avec une flopée d'influenceurs dont le Gucci Gang Parisien, multiplie les selfies devant le Louvre et la tour Eiffel, ou encore poste une photo du personnage d'Eleven de Stranger Things accompagnée de mèmes à foison.

Ce n'est pas tout : sa description renvoie vers son dernier single, You Should Be Alone, tandis que son titre le plus écouté, Not Mine, comptabilise plus d'un million d'écoutes sur Spotify.

Contactée par Business of Fashion, Miquela (ou plutôt son créateur/sa créatrice) refuse de révéler son identité. « J'aimerai être perçue comme une artiste, une chanteuse ou tout ce qui dénote ce que j'ai créé plutôt que de se focaliser sur les qualités superficielles de la personne que je suis vraiment. », a-t-elle (ou il) déclaré au BoF.

La personnalité suscite l'engouement depuis son apparition sur le réseau social en 2016, si bien qu'elle pose pour le magazine new-yorkais Paper et, à l'image de tout influenceur, se fait offrir des vêtements par les marques et dit « essayer de soutenir et d'identifier (sur ses posts) les marques qu'(elle)aime, en particulier les jeunes créateurs qui tentent de se faire une place dans le milieu ».

Selon ses dires également, Miquela apparaîtra bientôt sur certaines campagnes Chanel, Moschino, Burberry, Versace et Fendi.

Un profil qui soulève quantité de problématiques, notamment celle de la représentation du corps féminin : la jeune créature semble tout droit sortie d'une édition des Sims voire d'un manga. D'un point de vue créatif cela dit, les frontières sont abolies et tant les créateurs que les photographes ou les mannequins (réels) pourront jouer avec ces formes de personnages fictifs.

Mode et intelligence artificielle, une histoire d'amour qui n'en est qu'à ses prémices ?