Peter Knapp à la Cité de la Mode : l’expo qui bouscule les codes

undefined 28 février 2018 undefined 17h49

Manon Merrien-Joly

Du 9 mars au 10 juin, la Cité de la Mode et du Design met en lumière le travail de Peter Knapp, ce « faiseur d’images » qui a révolutionné l’histoire de la photographie de mode. L’exposition nous plonge dans cette période placée sous le signe de l’émancipation des femmes, dont le vestiaire opère un changement radical et vient marquer l’essor du prêt-à-porter.

1960-1970 : Deux décennies de l’histoire de la mode marquées au fer rouge par un esprit impétueux, résolument moderne et épris de liberté. Témoin et acteur de cette période créative, audacieuse et parfois même irrévérencieuse, Peter Knapp bouscule, bouleverse et redéfinit les codes de la photographie de mode.

Désormais, la femme n’est plus un corps figé au service du vêtement, elle est avant tout femme. Décorsetées, délestées de toute contrainte, ivres de liberté, c’est sous l’œil malicieux du photographe que les silhouettes féminines se muent et prennent leur envol. Des pavés parisiens à la plage, glissées dans du Courrèges, du Yves Saint Laurent ou du Cardin, l’expo nous raconte leur émancipation à travers une centaine de photographies pour la plupart inédites.

« Je ne prends pas des photos, je fais des images », martèle Peter Knapp qui découvre la photo à l’école des Arts Décoratifs de Zurich. Son billet en poche pour Paris, il passe ensuite par les Beaux-Arts puis par l’Académie Julian, avant de devenir directeur artistique des Galeries Lafayette en 1953 et du magazine ELLE, trois ans plus tard. C’est d’ailleurs dans ce contexte que l’artiste fait ses premières photos de mode et propose un nouveau langage visuel où le mouvement fait désormais vivre le cliché, le modèle mais aussi le vêtement.

Retraçant son œuvre sur deux décennies, l’exposition s’articule autour de cinq thématiques : l’ivresse de la liberté, l’utopie photographique, la libération formelle, la volupté simple des corps et le temps de la mode. Ces thèmes sont mis en lumière grâce à une scénographie hyper esthétique où le noir et le blanc prédominent. Postées sur d’imposants totems architecturaux ornés eux-mêmes de grands cercles tronqués de différentes tailles, les photographies de Peter Knapp, tirées de ses archives personnelles, nous immergent totalement dans son univers graphique, minimaliste et expérimental, teinté d’humour et de second degré.

Si le rigorisme et la géométrie au cœur de l’œuvre du plasticien se prêtent parfaitement à l’architecture très contemporaine de la Cité de la Mode et du Design, l’expo se prolonge également à Paris par un parcours extérieur sur le parvis de la gare de Lyon.

Direction Saintes-Maries-de-la-Mer où l’on retrouve sur une première série de clichés les modèles capturés par Peter Knapp sur la plage, avant de découvrir quelques images plus urbaines qui mettent en scène Paris avec des effets de flou et de lumière. Voyage ludique au cœur de la capitale des années 60-70 mais aussi d’une mode féminine, sensuelle et libératrice, l’expo est à ne rater sous aucun prétexte.

Dancing in the street
Peter Knapp et la mode 1960-1970
Du 9 mars au 10 juin 2018
Cité de la Mode et du Design
34, quai d’Austerlitz – 13e