Des sculptures monumentales débarquent à la Villette

undefined 8 mars 2018 undefined 11h36

Manon Merrien-Joly

Jusqu'à la fin de l'été au parc de la Villette, vos sessions bronzette, sport et apéro prendront des couleurs en même temps que vous. Dans le cadre de la troisième édition du festival 100%, La Villette invite l'artiste new-Yorkais Will Ryman à parsemer l'espace de ses sculptures aussi absurdes que monumentales.

Son créneau, c'est le voyage humain. Il rend physiques et questionne par ses oeuvres les choix que l'on fait, qui s'offrent à nous, les confusions entre le réel et le virtuel. D'ailleurs, le fameux Bird sur la Flatiron Plaza à New-York fait de clous gigantesques, c'est lui. Les Roses démesurées entre les 57e et 67e rues ? Aussi.

Ryman débarque à Paris dès le 22 mars pour installer ses productions sur la place de la Fontaine aux Lions de Nubie et sur les pelouses du parc, avec la galerie new-Yorkaise Paul Kasmin.

Si vous voulez vous la jouer façon guide de musée avec un pack de bières sous le bras cet été avec vos potes, voici une explication éclair de chacune des trois installations, dont deux sont inspirées du théâtre de l'absurde: 

"Sisyphus" est une sculpture en bronze qui se tiendra sur la prairie du cercle nord : l'oeuvre tient son nom de l'essi d'Albert Camus, Le mythe de Sisyphe (1942), lui même inspiré du personnage mythologique. Vous vous rappelez de celui qui est condamné à faire rouler un rocher en haut d'une colline, pour l'en voir redescendre encore et encore ? Voilà. Ryman y fait là une allusion à la quête de sens que nous poursuivons tout au long de nos vies.

"Pac-Lab", c'est un labyrinthe coloré grandeur nature : clin d'oeil notable au jeu Pac-Man aux environs de la Géode de la Cité des sciences et de l’industrie. Ryman a ici reproduit un labyrinthe de jeu vidéo en le sculptant dans l'argile et peignant chaque mur d'une couleur primaire vive pour évoquer nos balbutiements artistiques lorsqu'on était enfants (pâte à modeler et autres joyeusetés) et les tableaux de Mondrian. Ici aussi, l'installation reflette les choix constants et les multiples voies possibles, que l'on choisit d'emprunter ou non dans l'espace aussi bien physique que virtuel.



"Heads", place de la Fontaine aux Lions de Nubie consiste en sept sculptures de têtes jaunes (de 3 à 7 mètres de haut). Clairement, c'est abstrait et délibérément imparfait. Chacune a été façonnée dans l'argile avant d'être moulée dans la résine. A savoir : chacune porte un titre tiré de répliques de la pièce de Beckett En Attendant Godot (1952).

Et bonne quête de sens à tous !