L’exposition la plus gonflée de Paname débarque dans le Haut-Marais au mois de septembre ! Après une mésaventure ayant causé la destruction de ses oeuvres, entrainant l'annulation de sa première expo au mois de mars 2024, Toon est de retour. L'artiste franco-mauricien vient nous présenter sa première collection de “baudruches”, des sculptures en formes de ballon reprenant les codes de la pop culture des années 80 à aujourd’hui, les jeudi 12 et vendredi 13 septembre 2024, rue Charlot (3e).
Une collection très personnelle
Ironman, Jean-Paul Gaultier, Andy Warhol, Daft Punk, Batman ou encore Yayoi Kusama… C’est dans un spectre assez large – comprenant aussi bien la mode, la musique, les dessins animés ou encore les jeux vidéos – que Toon puise son inspiration pour ses œuvres. Pendant 4 ans, l'artiste de 41 ans a travaillé à la réalisation de sa première collection de sculptures autour d’un dénominateur commun : un ballon de baudruche moulé en résine, de 20 à 40 cm de hauteur, opaque ou bien transparent, parfois avec des fragments de verre incrustés à l’intérieur… Au total, il en réalise une trentaine – sans compter quelques loupés supplémentaires : « Je suis quelqu’un de perfectionniste, j’ai le souci du détail. Avec le ballon j’ai une grande liberté de création, mais techniquement, c’est très difficile de faire une forme arrondie avec la résine ».
Sa première inspiration ? Son fils, qui lui a soufflé l’idée de ses sculptures pendant le confinement en 2020 : « J’avais acheté des ballons et l’un de mes enfants s’amusait à mettre ses legos dedans et à les gonfler. Je me suis dis que c’était très marrant. J’ai voulu reprendre cette idée en accessoirisant le ballon de baudruche à ma façon. »
Début 2023, Toon prépare sa toute première exposition en France, prévue pour le mois de mars. Après un problème de transport, ses œuvres sont abimées et l'exposition annulée : « Ça été très dur sur le moment, tout s'est écroulé littéralement ». À nouveau, c'est son fils qui va lui redonner un élan d'espoir : « Quand il a vu les oeuvres il m'a dit " bah papa, les ballons se sont dégonflés ?" et sans le savoir, il venait de me donner une nouvelle inspiration pour refaire la collection ». Ni une, ni deux, Toon se remet au travail pour refaire sa collection au plus vite, mais avec une nouvelle idée en tête : « J'ai refait les sculptures abimées pour qu'elles aient un accessoire qui ai l'air dégonflé, un peu comme les horloges qui coulent dans La Persistance de la mémoire de Dalí ». De cette mésaventure, Toon en ressort finalement grandi et plus inspiré : « Ce nouveau challenge m’a donné beaucoup d'énergie, j’ai pu rajouter des pièces à ma collection et même quelques tableaux qui n'existaient pas avant. Cette histoire donne finalement encore plus de sens à ma collection, ça raconte quelque chose, il y a encore plus une âme d’enfant ».
Une ode à l’enfance
Regonflé à bloc après ses mésaventures, Toon signe aujourd'hui une collection pleine de caractère, qui met à l’honneur les références avec lesquelles il a grandi : « Je suis né dans les années 80, j’ai grandi dans les années 90 et, pour moi, c’était la meilleure période de toutes. Dans mes sculptures j’ai inclus beaucoup de moi, de culture américaine, de sport, de musique, de mode… Il n’y a pas vraiment de direction spécifique, cette collection représente tout ce que j’aime ».
Comme un panthéon personnel de ses souvenirs, les sculptures de Toon rendent également hommage à l’enfant qu’il était : « Le ballon, c'est un clin d'œil à l'enfance. À l’école on me disait vous avez la tête dans les nuages, j’ai toujours été un grand rêveur, et aujourd'hui je m’amuse beaucoup. Avant même de vouloir faire une collection, l’idée de base c’était de le faire pour moi. Après je les ai montrées aux gens et ça a pris ». Aujourd'hui, l'artiste autodidacte s’attaque aussi aux personnages de ses enfants, notamment aux héros de mangas : « Mes enfants me donnent plein de conseils et d’idées, ce sont un peu mes assistants cachés. »
Mais qui se cache donc derrière Toon ?
À l’image d’autres artistes comme Banksy, Daft Punk, Sia ou encore Vladimir Cauchemar, Toon avance masqué. Une façon pour lui de garder son anonymat et surtout de s’amuser : « Toon, c’était mon surnom enfant. Avec lui, je rentre dans un personnage, je me prends moins au sérieux. Ça me ramène à ce côté innocent de l’enfance qu’on perd tous à un moment donné ».
Seule information dévoilée à son sujet : il est d’origine franco-mauricienne, ce qui lui a d’ailleurs valu une première exposition sur son île, à l’hôtel Anahita, au mois de décembre 2023. Au mois de septembre, l’artiste signe sa toute première exposition en France et promet d’ailleurs une surprise de taille, mais pour savoir de quoi il s’agit, le mieux reste encore de se rendre sur place…
Exposition Toon
52, rue Charlot – 3e
Jeudi 12 (soirée privée) et vendredi 13 septembre 2024 (ouverture publique)
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