Quand Fellini rêvait de Picasso

undefined 4 avril 2019 undefined 15h02

La Rédac'

Toujours prête à questionner le cinéma et à opérer des rapprochements entre celui-ci et les autres formes artistiques, La Cinémathèque française consacre une exposition aussi fascinante qu’instructive à l’influence de Picasso dans l’œuvre de Fellini. Comme c’est excitant !

Si le cinéma et les arts visuels occupent une place différente dans la classification des arts, les deux pratiques entretiennent évidemment un rapport étroit et s’influencent mutuellement. Il est toutefois plus fréquent qu’une œuvre picturale constitue le sous-texte d’un film que l’inverse, comme l’ont montré de nombreux réalisateurs ; à leur tête on peut placer Federico Fellini, et s’il est bien un artiste qui a pu donner sa (ses) couleur(s) au cinéma du maestro italien, c’est Pablo Picasso.

picasso fellini

Ainsi l’œuvre de Fellini est-elle parcourue par des thèmes et des figures que l’on retrouve comparativement dans celle du peintre espagnol : l’Antiquité, la danse, la corrida, mais aussi les clowns et plus généralement l’univers du cirque, la sexualité, la femme embrassant son rôle de muse, l’art comme autobiographie et exutoire des désirs primitifs du sexe…Une somme non exhaustive de sujets fascinants, qui instaure un véritable dialogue inconscient entre les deux créateurs ; Fellini aura d’ailleurs tenté pendant de longues années de matérialiser cette influence grâce à l’analyse et le dessin de ses rêves, une pratique passionnante qui donna lieu à un ouvrage qui ne l’est pas moins, Le livre de mes rêves.



Il résulte de ces différents travaux une exposition habitée de l’esprit du spectacle et sur laquelle souffle un vent joyeux, teinté ça et là d’une pointe de mélancolie, regroupant beaucoup d’extraits filmiques, mais également des dessins, des affiches et des costumes. Mais ce qui est vrai pour Fellini l’est aussi pour Picasso, et l’on pourra constater grâce à des extraits de documentaires, des photos de tournage du seul film réalisé par lui (La mort de Charlotte Corday) et 50 œuvres rares signées de l’artiste, l’intérêt profond que l’homme à la marinière portait au septième art.

Quand Fellini rêvait de Picasso
La Cinémathèque française
51, rue de Bercy – 12e
Du 3 avril au 28 juillet