La photographe Martine Franck illumine la Fondation Cartier-Bresson

undefined 16 novembre 2018 undefined 15h04

Marie-Carline

On connaît tous Henri Cartier-Bresson, le photographe, le dessinateur, le mythe français. Mais le nouvel événement de la fondation du même nom, c'est l'exposition de sa femme, Martine Franck, sous l'égide de la commissaire d'exposition Agnès Sire, qui a composé le corpus photographique de 130 œuvres issues des 300 photos choisies par la photographe. On a adoré, on vous en parle. 


Un œil patient et de la délicatesse 

C'est un événement des plus singuliers qui se joue au sein de la nouvelle Fondation Henri Cartier-Bresson. La mise en lumière des portraits et compositions photographiques de la photographe et historienne de l'art Martine Franck est un véritable tournant pour François Hebel, le directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson : « Martine Franck est une bonne photographe mais encore trop méconnue. Elle s'est intéressée aux sujets de société de proximité, immortalisant le mouvement de libération des femmes (MLF) ou encore la vieillesse, mais aussi les artistes et photographes qu'elle connaissait avec la délicatesse qui la qualifie ». Pour comprendre la photographie de cette artiste à l'œil patient et acéré, il faut comprendre la composition novatrice de ces photograpies, incarnant le projet avant-gardiste de l'agence Viva.


Foyer de l’Armée du Salut, New York, 1979 © Martine Franck / Magnum Photos 

Le pèlerinage  de San Isidro, Musée du Prado, Madrid, 1993 © Martine Franck / Magnum Photos


Une portraitiste engagée 

Timidement, la photographe Martine Franck s'est révélée, trouvant un équilibre et une bienveillance artistiques auprès de son mari Henri Cartier-Bresson. Cette femme libre, devenue une fine portraitiste, réalise des clichés montrant différemment les plus grands artistes, photographes, réalisateurs, sculpteurs, peintres marquant les années 70 à 90. Comme nous le confie François Hebel, le directeur de la Fondation Cartier-Bresson : « Dans les portraits de Martine Franck, il y a le personnage et aussi l'environnement. Les deux doivent être intrinsèquement liés. Mais ce qui marque, c'est la joie et l'optimisme qui se dégage de ces tirages ». 

Celle qui ne pensait pas devenir photographe, issue d'une riche famille de collectionneurs, devient incontournable et fait des clichés éclairants sur les hommes et femmes qu'elle immortalise. Des réalisations concrètes de ce que Martine Franck définit comme une bonne photographie : « Il faut un bon œil , le sens de la composition, de la compassion et un sens de l'engagement ».


Étienne Martin dans son atelier, rue du Pot-de-Fer, Paris, 1967 © Martine Franck / Magnum Photos

Tulku Khentrul Lodro Rabsel, 12 ans, avec son tuteur Lhagyel, monastère Shechen, Bodnath, Népal, 1966 © Martine Franck / Magnum Photos


Au rythme des voyages

Entre Paris et ses voyages, de l'Irlande à l'Inde, du Japon au États-Unis, cette femme du monde garde son Leica autour du cou et pose un regard photographique puissant. « Agnès Sire, la comissaire de l'exposition a voulu garder dans la scénographie ce rythme au gré des voyages et finir l'exposition sur les compositions de nature qui répondent aux œuvres exposées dans les différentes sections », nous explique François Hebel, le directeur de la Fondation Cartier-Bresson. 


Plage, village de Puri, Inde, 1980 © Martine Franck / Magnum Photos

Tory Island, Comté de Donegal, Irlande, 1995 © Martine Franck / Magnum Photos

Parler de l'œuvre de Martine Franck sans parler d'Henri Cartier-Bresson est mission impossible. D'ailleurs la nouvelle fondation Henri Cartier-Bresson rend aussi hommage au couple. Martine Franck et Henri Cartier-Bresson se sont pris mutuellement en photo et racontent cette envie amoureuse qui a été primordiale dans leur création. Cet aspect-là est montré dans cette exposition qui va changer votre vision de la photographie.


Martine Franck photographiée par Henri Cartier-Bresson, Venise, Italie, 1972 © Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos


Martine Franck

Fondation Henri Cartier-Bresson
Du 6 novembre 2018 au 10 février 2019
Du mardi au dimanche de 11h à 19h
79, rue des Archives – 3e
Plein tarif : 9€ /Tarif réduit : 5€