Quand la photo rencontre le film noir : Henry Wessel exposé à la MEP

undefined 4 juin 2019 undefined 14h31

Zoé Stene

Du 5 juin au 25 août, la MEP nous présentera la première grande exposition consacrée au célèbre photographe américain Henry Wessel. Amateur de films noirs, l'artiste avait imaginé trois séries de photographies en noir et blanc, sous la forme d'un polar. Une exposition ténébreuse et passionnante.


Le topo

L'univers unique et mystérieux du photographe est mis en lumière à travers trois séries photographiques assemblées selon un procédé de correspondances visuelles qui était cher à l'artiste. La première, Incidents, suit un ordre précis d'images dévoilant, avec un peu d'imagination, un storyboard de fiction. La seconde, intitulée Sunset Park, est une sélection de près de 50 images prises de nuit, invitant à une plongée dans l'ambiance mystérieuse des nuits californiennes. Enfin, avec A Dark Thread, présentée pour la première fois, Henry Wessel avait mis "au défi" des écrivains d'imaginer des nouvelles à partir de ses photographies.

Henry Wessel, Incident No.6, De la série Incidents, 2012 © Henry Wessel ; courtesy Pace/MacGill Gallery, New York


Pourquoi c'est cool 

C'est dans ses archives que Henry Wessel a sélectionné ces scènes de la vie quotidienne évoquant des séquences de film noir. Les photographies, prises à des endroits et à des périodes différentes, nous plongent dans un polar. On découvre un "fil noir" liant les images les unes aux autres et constituant les débuts possibles d’un scénario d’intrigues dans lesquelles on prend un malin plaisir à se laisser embarquer. 

C'est dans cette même optique que la MEP est allée puiser, elle aussi, dans sa collection personnelle afin d'assembler le travail d'une cinquantaine de photographes, connus et moins connus, français et étrangers, des années 30 à nos jours. Fil Noir est donc l'occasion de (re)découvrir des archives rarement dévoilées au grand public, dans lesquelles on pourra notamment retrouver les photographes Mark Ruwedel, Robert Frank, ou encore Raymond Depardon.

Robert Frank, Bunker Hill, Los Angeles, 1956, (dédicacé à Raymond Chandler), Collection Maison Européenne de la Photographie, Paris © Robert Frank, from The Americans; courtesy Pace/MacGill Gallery, New


Le plus

Au sein du Studio de la MEP, deux expositions se succèderont parallèlement aux deux principales de la saison. La première, Moisson Rouge de la photographe Marguerite Bornhauser, exposée jusqu’au 14 juillet, est constituée d'une vingtaine d'œuvres brillantes, éclatantes et colorées faisant référence au livre Red Harvest de Dashiell Hammett, l'un des fondateurs du roman noir américain. La seconde, Est-ce si épuisant de scruter l'invisible ? (Cartographie plurielle d'un visage), qui sera visible du 19 juillet au 25 août, a été conçue spécialement pour la MEP par Adèle Gratacos et nous invite à découvrir un univers puissant à la croisée de différentes disciplines.

Marguerite Bornhauser, Sans titre, De la série Moisson Rouge, © Marguerite Bornhauser

Henry Wessel, A Dark Thread
La Maison Européenne de la Photographie
5-7, rue de Fourcy – 4e
Du 5 juin au 25 août 2019