L’exposition Et si c’était vous ?, présentée à partir de ce lundi et jusqu’au 17 mars à la mairie du 18e, nous projette à la place de personnes sans domicile fixe. En photographiant le quotidien terrible de ces personnes en difficulté, l’artiste Marc Melki nous confronte à des images dures, que l’on préfère parfois fuir quand elles s’imposent à nous dans la rue. Et si on leur tendait plutôt la main ?
On les croise tous les jours. Allongés dans le métro, mendiant sur un trottoir, se réchauffant dans une cabine téléphonique, se réfugiant dans un hall d’immeuble... On aimerait pouvoir les aider, les sortir de ce monde insécurisant, en marge de la société. Mais le plus souvent, on passe notre chemin. « Pas le temps » « Je n’ose pas » « Je ne sais pas quoi faire ». Ou peut-être sommes-nous trop habitués ? En 2016, la fondation Abbé Pierre recense 141 500 personnes vivant tous les jours dans la rue. Des personnes que l’on finit par ne plus voir ou regarder, mais qui font bel et bien partie de notre quotidien. Et si demain, c’était vous qui étiez à leur place ? 
« Je ne suis pas à l’abri d’être, un jour, sans-abri. Combattre l’indifférence par les actes. » La maire (PS) du XIVe arrondissement, Carine Petit.
« S’habituer à ce spectacle est inacceptable »
Pour le photographe Marc Melki, s’habituer à ce spectacle est inacceptable. Alors, avec l’aide de quelques personnalités, comédiens, écrivains, chanteurs, médecin, élus, auteurs de bandes dessinées, il est parti photographier le quotidien de ces personnes.
Le but ? Sensibiliser les pouvoirs publics, et nous-mêmes, de simples quidams. Vous allez dire « bizarre d’aller à une expo voir des personnes qui sont juste en bas de chez soi ». Mais si c’était le seul moyen pour se poser devant ces situations une bonne fois pour toutes ? Les regarder en face, et se dire : « Si c’était moi, qu’est-ce que j’aimerais qu’on fasse ? ».
« On va faire le grand jeu. Celui du pays où on devrait vivre mieux parce qu’on en a les moyens, au lieu de faire la politique du thermomètre en hiver et de loger les sans-abris au cas par cas. […] Réveillons-nous, il y a de la place pour tout le monde. » Mourad Musset, chanteur de La Rue Kétanou et sa compagne Julie Sauret.
Vernissage de l’exposition
On se donne rendez-vous le vendredi 3 mars à 18h30 à la mairie du 18e pour le vernissage. Ce sera l'occasion de poser toutes nos questions aux photographes et aux personnalités qui ont participé au projet. Le comédien François Morel, le médecin urgentiste Patrick Pelloux, l’auteure de BD et réalisatrice Marjane Satrapi, ou encore la maire PS du 14e, Carine Petit, ont par ailleurs écrit des textes sur cette expérience qui seront lus par les actrices Garance Clavel et Natacha Régnier.
Et sinon, on peut toujours apporter notre aide. On vous dit comment ici.
Exils Intra-Muros. Et Si C’était Vous ?
Exposition photographique de Marc Melki
Du lundi 27 février au 17 mars
Mairie du 18e
Métro Jules Joffrin
Entrée libre