Deux fils, le premier film de Félix Moati est une belle réussite

undefined 19 février 2019 undefined 15h00

Louis Haeffner

Pour son premier long métrage, Félix Moati réunit un casting plutôt réjouissant (Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Anaïs Demoustier) autour d'un thème finalement assez peu traité : l'amour, filial notamment, au masculin. On sourit, on s'émeut et on rit, la mission est accomplie. 


Alors qu'il vient de perdre son frère, Joseph cécide de révéler à ses deux fils qu'il a vendu son cabinet de médecine il y a deux ans pour se consacrer à l'écriture. Conscients que leur père traverse une crise existentielle, Joachim et Yvan tentent de le soutenir du mieux qu'ils peuvent, mais chacun doit faire fasse à ses propres problèmes : la thèse en psychiatrie de Joachim n'avance guère depuis sa séparation, et Yvan, 13 ans, traverse une phase mystique pour le moins précoce qui entrave quelque peu ses ambitions amoureuses.

Deux fils film critique

C'est donc une immense période de loose que chacun des membres de cette famille traverse, accompagné par un petit air de jazz à la mélancolie étrangement prometteuse. À mesure que chacun essaie d'avancer dans sa vie, les distances qui les séparent semblent augmenter, alors qu'ils n'ont jamais autant eu besoin les uns des autres. Là se posent les limites de la compréhension humaine : le malheur de Joachim commence là où s'arrête celui de Joseph, et ainsi de suite, dans un dialogue de sourds filmé avec une tendresse diffuse et indicible par un Félix Moati déjà très juste. 

Deux fils film critique

Sa mise en scène au rythme très syncopé donne au métrage une teinte quelque peu vintage. Il y a du Woody Allen dans les thèmes et les dialogues, du François Truffaut dans la direction un tantinet théâtrale des acteurs, et on ne peut s'empêcher de penser au Birdman d'Iñárritu quand on entend retentir les percussions accompagnant des scènes de déambulation nocturnes absolument délicieuses. Dans l'alternance entre le contemplatif et l'action, entre l'émotion et le développement du récit, Moati a trouvé, lui aussi, le rythme qui convient

Deux fils film critique


Ah l'amour filial, paternel ou fraternel, c'est toute une histoire, d'autant plus quand elle est bien racontée. Avec Deux fils, Félix Moati laisse entrevoir de belles disposition pour la réalisation ; rythme, humour et ambiance musicale au poil, on se régale en compagnie de cette attendrissante petite famille.