5 raisons de (re)voir SKAM

undefined 12 avril 2019 undefined 20h30

Inès Agblo

Entre 2015 et 2017, la série norvégienne SKAM a réussi à s’inscrire au panthéon de la teen serie. Et pourtant, le show n’est pas encore connu du plus grand nombre. On y remédie dès à présent.

Au sein de notre rubrique "5 raisons de (re)voir", nous avions déjà exploré des teen series diverses et variées à l’image de Veronica Mars ou Buffy contre les vampires. Jusqu’ici, nous n’avions toutefois pas quitté le territoire américain. Seulement, SKAM au même titre que Skins, mérite amplement que l’on mette à l’honneur le travail de nous autres Européens en termes de productions de ce genre populaire.

La teen serie, c’est cette catégorie que l’on aime affilier à des succès comme Gossip Girl ou Les frères Scott. Ces shows nous accompagnent tout au long de nos années folles voire après. Dépeignant le quotidien d’un groupe de jeunes et ciblant un public de la même tranche d’âge, le genre est incontournable dans le paysage audiovisuel.

Avec SKAM, la Norvège nous offre une bouffée d’air frais plus que bienvenue, reprenant symboliquement le flambeau après Skins, signée de nos confrères british.

On vous explique de A à Z pourquoi vous devez y jeter un coup d’œil si ça n’est pas déjà fait.


Parce que c’est la digne héritière de Skins

Dès 2007, Skins s’était imposée comme un classique du petit écran en bouleversant les codes avec effronterie. Lorsqu’il était question de jeunesse, le dogme du politiquement correct venait nuire au réalisme des représentations, rendant tabou le traitement frontal de volets pourtant majeurs tels que le sexe ou la drogue. Quitte à en choquer certains : oui, beaucoup – voire la plupart – des jeunes consomment les deux. Et nous avions besoin d’un show qui offre une vision non-édulcorée d’une génération très peu ou très mal représentée.

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SKAM est venu prendre la suite en 2015 en proposant une teen serie loin des stéréotypes et basée sur un modèle similaire. En effet, si Skins jouait sur le principe d’un épisode consacré à un personnage, SKAM fait le focus sur un protagoniste par saison.

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Dans la saison 1, nous suivons Eva, une outsider rejetée par son ancien groupe d’amies, qui essaye de se faire une nouvelle place dans le lycée. La saison 2 met à l’honneur Noora, dont la forte personnalité est confrontée à celle de William, donnant lieu à une histoire tumultueuse. La 3 est consacrée à Isak explorant sa sexualité et bataillant pour l'assumer. Puis, les ultimes épisodes accompagnent Sana, jeune musulmane, mais pas que, au tempérament de feu.

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Le spectateur peut ainsi explorer les rouages de chacun et accéder à une palette de problématiques riche et large. Et ça, c’est bien.


Parce qu’elle se distingue en bons points des séries ricaines

Nous l’abordions plus tôt, les teen series sont souvent associées aux hits américains à la 90210 ou actuellement Riverdale. Comme nous l’expliquions dans notre focus sur la beauté, ces séries mettent souvent en scène des acteurs bien plus âgés aux physiques dignes des papiers glacés. En partant de ce constat, – en plus de la distance géographique – il est donc d’ores et déjà quasi impossible de réellement s’identifier à eux.

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SKAM prend d’emblée le parti de mettre en vedette des profils très divers, que ce soit en termes de physiques, de personnalités ou de croyances. D’autant que les interprètes ressemblent à de VRAIS adolescents, tout simplement parce qu’ils se trouvent réellement dans la tranche d’âge de leurs personnages.

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À travers la véritable variété des héros, il est aisé de se reconnaître en eux. Bien que le contexte soit celui de la Norvège, il reste parlant au-delà des frontières.


Parce que rien n’est à jeter

Sans être dithyrambique, il faut reconnaître que même la dimension kitsch est non seulement assumée, mais en plus voulue, en plus d’être bienvenue. En effet, dans SKAM, on fait régulièrement appel à des ralentis volontairement clichés et on sort des répliques qui le sont tout autant en prenant le temps de le stipuler à l’écran.

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Ainsi, puisque ce seul bémol n’en est pas vraiment un et qu’il est calculé, on ne peut que poursuivre avec le reste des points forts. À commencer par les soundtracks qui ne se trompent jamais au fil des épisodes. D’une séquence à l’autre, on peut entendre du Kanye West ou du Childish Gambino, tout comme l’emblématique "Sexy Boy" de Air, du Massive Attack ou de l’électro-pop au rythme de Robyn.

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SKAM fait souvent appel à des sons que l’on connaît bien, parvenant même à insérer du Skrillex. Et ça marche. L’ensemble des choix est cohérent et anime des scènes qui peuvent compter sur un bon casting d’acteurs et un bon montage. On pourrait seulement leur reprocher un manque de diversité sociale qui peut se justifier par la ville au cœur du show.


Parce qu’elle a attiré notre attention sur la culture norvégienne

Certes, SKAM aime notamment utiliser de la musique ricaine, mais ce n’est jamais sans oublier qui elle est. D’ailleurs, on peut également entendre des titres purement norvégiens car la série met un point d’honneur à nous plonger dans un territoire nous étant inconnu.

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Si vous n’étiez pas familier avec la Norvège, la série vous permet bel et bien de vous pencher là-dessus. Le but n’est pas d’essayer de reproduire l’essence d’une série anglaise ou américaine – même si les références sont présentes – mais bien d’installer une trame singulièrement ancrée dans le pays auquel elle appartient.


Parce que SKAM reste SKAM au-delà des adaptations postérieures

Suite au succès de la série, des adaptations ont vu le jour partout en Europe, y compris une version Austin aux États-Unis. On peut également signaler les versions française, italienne, espagnole… une vraie épidémie !

critique-5-raisons-re-voir-skamSKAM France

En soi, la chose n’est pas forcément négative puisqu’elle permet, entre autres, aux spectateurs d’être confrontés à des personnages inscrits dans le même contexte géographique avec des enjeux encore plus proches des leurs.

Seulement, il faut bien le reconnaître… Nul ne peut remplacer l’originelle SKAM.