Et nous on a Fillon...

undefined 28 novembre 2016 undefined 00h00

Agathe

Le monde change d’une rapidité si fulgurante que l’on ne compte plus les dérapages et autres tôlés diplomatiques. Aujourd’hui, dans le viseur international : Anastasia Deeva, fraichement nommée secrétaire d'État en charge de l'intégration européenne en Ukraine, du haut de ses 24 ans et de son passé quelque peu sulfureux.

Anastasia est jeune, pas trop dégueu’ et très à l’aise avec son corps : le mélange idéal pour s’en prendre plein la figure. L’Ukraine est chamboulée de l’arrivée de cette dernière au sein d’un gouvernement traditionnellement masculin. On aurait pu croire que les choses finiraient par rentrer dans l’ordre, c’était sans compter sur l’apparition partout sur le net de clichés dénudés de la vice-ministre de l’intérieur

Une bavure digne d’une Miss France en couverture d’Entrevue. Anastasia est un avis de tempête à elle toute seule. Nourrissant le débat sur ses compétences réelles et la manière dont elle a accédé au pouvoir si jeune, le surgissement soudain de photos d’elle à poil prises lorsqu’elle était encore étudiante n’aide en rien. Le slut-shaming a la dent dure.

Rien de trop affreux pourtant. Lorsqu’on jette un œil aux clichés concernés, on les croirait extraits d’un Tumblr branchouille. Du téton par-ci par-là, des poses lascives et de la bonne vieille culotte en coton.

L’épine soulevée ici concerne la difficulté du changement des mentalités. Il est bien évident que l’apparition de photos nues d’une quelconque figure d’Etat entache une dynamique gouvernementale, mais le vrai problème reste ici que les détracteurs de la vice-ministre lui aient arraché des photos prises en toute intimité pour l’humilier publiquement.

La frontière entre la vie publique et la vie privée ne cesse de s’estomper chez les politiques, détournant les regards des vrais problèmes. Cet affolement déviant autour d’une jeune femme soutenue par ses confrères crée des clivages qui n’ont pas lieu d’être

Plutôt que de scruter son anatomie, l’opinion publique devrait scruter son CV. Pas de féminisme mal placé ici, bien entendu. Cependant, si la jeune femme ne s’avère pas à la hauteur de sa position, téton ou pas, une sélection naturelle s’opèrera. 

Marrant qu’on n’essaie pas chopper des images de Juppé tout nu, tiens.