Anticonformistes sous l'occupation allemande, les zazous étaient des jeunes férus de jazz, contemporains de l'existentialisme et pour le coup, de vrais punks. Un peu trop oubliés de nos jours, ils ont pourtant été envoyés un temps dans les camps.
C'est facile d'être un punk ou une bande de jeunes en 2015 en France. Le pouvoir est assez laxiste pour permettre une certaine expression de la jeunesse, la drogue est assez simple d'accès et les flics sont pas si embêtants. En revanche, envahis par les nazis, vous tiendriez un autre discours.Pourtant, les vrais punks ne sont ni les mods, ni les rockers, ni les punks. Il faut remonter en France, dans les années 1940 pendant le régime de Vichy, pour les trouver. Ces jeunes, ce sont les zazous. Ils organisaient des concours de danse qui les opposaient parfois à l'occupant, portaient des fringues trop longues alors que le tissu était rationné, gardaient les cheveux longs - ça reste moins long que les Rolling Stones en 1964 mais pour l'époque c'est assez long - alors que ceux-ci étaient réquisitionnés comme matière première et gardaient toujours un parapluie sous le bras. Question de style.
Ces mecs étaient les adversaires numéro un des Jeunesses Populaires Françaises de Vichy. Une forme de résistance par le jazz, la pure classe donc. Ils ont même porté des étoiles jaunes affichant les mots "swing", "zazou" ou "goy" par défi pour le régime. Vian les aimait bien pour leur passion musicale commune, et Camus en parle dans "L'Étranger".
Sorte d'équivalent français des Zoot Suits, qui ont disparu plus vite, saluons ces rebelles d'une époque où il était nécessaire mais pas facile d'être un rebelle. Gloire aux Zazous !
Tendances d'antan, c'est une série didactique explorant les styles du passé. Des zazous aux grunges en passant par les mods ou les gothiques, on explore les styles du passé pour mieux comprendre ceux du présent.