Coo Coo Birds - Mexican Cowboys

undefined 22 juillet 2015 undefined 00h00

Roger de Lille

Si le nom des Coo Coo Birds vous est inconnu - et c'est le cas pour la majorité des habitants du vieux continent -, je prédis dans ma haute sagesse qu'il ne le sera plus pour très longtemps. Après être tombés amoureux de Paris lors de leur séjour le mois dernier, et avoir signé chez BeefWellington Records, il y a fort à parier qu'ils reviendront. Et vous êtes tous témoins, lecteurs du Bonbon Nuit, je suis le premier à en parler.

Des Coo Coo Birds dont on parle là ne reste que l'indéboulonnable Jonny Cat. Tête pensante du groupe et personnage à part entière, la première fois que je l'ai rencontré, il m'a dit qu'un de ses groupes préférés était Los Saicos. Pour les cancres au fond qui n'ont pas la culture garage - et on ne râle pas, ça arrive à tout le monde, moi-même je n'ai pas la culture techno - Los Saicos c'est ça. Un groupe de punk du Pérou de 1965. Oui je suis cohérent dans mes lieux et mes dates. Les Péruviens auraient apparemment inventé le punk en 1965. Oubliez Londres en 1977, dans tous les cas les Sex Pistols n'étaient qu'un boys band trashos. Ça vous la coupe ? C'est normal. Mais là n'est toujours pas le propos.

Cet article étant à lire en musique, voilà votre bande son.

On démarre donc l'album avec un son lourd. Puissant en fait. Ça ronronne. Ça ronronne grave même. La voix éraillée de Jonny Cat me donne envie de danser et la simplicité des paroles permet même au dernier des frenchies de reprendre en chœur le refrain. « Blow away from me ! » En concert ça envoie. Ça doit forcément envoyer vu que je vous vois déjà sauter partout dans votre chambre comme quand vous aviez quatorze ans et que vous deviez vous cacher sous vos lits pour fumer des cigarettes. Ce morceau-là, il a des poils, des bagouzes et quelques tatouages à droite à gauche. Mais déjà à partir du second morceau, ça s'affine, on ressent légèrement l'aspect psychédélique de l'affaire venir se greffer progressivement. La voix s'adoucit, les arrangements sont plus fins, bien que les solos un peu à rallonge aient un aspect 24 heures du manche que j'apprécie moyen. Mais au fil du disque on devient plus pop, plus élégants aussi. Avec des influences empruntées non seulement au rock au sens large du terme mais aussi aux musiques latines. En filigrane bien sûr, mais on le ressent, sans aucun doute. Au moment où j'écris ces lignes, on est à la moitié du morceau "Garage Star". Et plus j'écoute le disque plus je me dis que les morceaux qui devraient sortir en 45 tours sont nombreux. Le morceau suivant me fait vaguement penser au thème de "Ghostbusters", l'aspect eighties en moins. Et non, je n'ai pas arrêté l'écoute en cours de route, mais je me vois mal développer pendant dix-huit plombes alors que ce disque est bon. Face A comme face B.

Tout l'album tourne autour du garage punk. Et en Dj set rock, ça envoie. Achetez-le en import, et mangez-en. C'est bon.