Ces femmes qui vont faire la nuit en 2018

undefined 5 mars 2018 undefined 11h00

Victor

Jeudi 8 mars : Journée internationale des droits des femmes. Alors on vous présente tout simplement les femmes qui feront la nuit en 2018 ! Qu'elles soient françaises (la plupart), parisiennes ou délocalisées autre part, originaires d'un autre territoire mais vivant à Paris, toutes ont un point commun : elles ont des choses à dire en matière d'art. Cette liste non-exhaustive est évidemment partiale et il y en a énormément d'autres qui mériteraient d'atterrir ici.

Beaucoup se sont d'ailleurs donné rendez-vous à l'excellent (et salutaire) festival Les Femmes S'en Mêlent, qui se tiendra les 15, 16 et 17 mars à La Machine du Moulin Rouge. Un festival qui a pour mission de mettre sur le devant de la scène une poignée de femmes actives et plus que créatives. "Un festival militant, défricheur, solidaire et indispensable" qui mérite l'attention de toutes... et tous. 

Voici donc notre sélection des femmes qui feront la nuit en 2018, histoire que vous, lecteurs ou lectrices, les découvriez, et que vous, programmateurs ou programmatrices, les bookiez à vos événements. Car si l'on regarde les statistiques de répartition hommes/femmes dans les festivals et dans les clubs, il y a encore d'énormes progrès à faire. 


TGAF



Les quatre artistes qui composent TGAF (pour These Gyals Are on Fiyah) - soit Oklou, Miley Serious, DJ Ouai & Carin Kelly, quatre amies qui ont débuté leur aventure autour d'une émission de radio diffusée sur PiiAF - ont le vent en poupe et non sans raison. Entre leurs différents projets perso (Miley Serious et son nouveau label 90cts, des morceaux toujours oufs pour Oklou, les photos immaculées de Carin Kelly ou les Dj sets défricheurs de DJ Ouai), leurs dates rares mais vénérables (Boiler Room, The Peacock Society) et leur énergie vraiment débordante, tout montre que les compteurs sont clairement au vert pour elles - en solo ou en team. 


Coucou Chloé



Après des études d'art à la Villa Arson (Nice) et une volonté bien plus vive de composer de la musique, Coucou Chloé s'est installée à Londres d'où elle peint ses grandes fresques sonores, un mélange de bass music, de r'n'b futuristique et d'electronica morbide. Une artiste innovante qui n'a pas peur de traverser les genres, coûte que coûte. Et une sérieuse caution pour le futur de la musique électronique. D'ailleurs, Rihanna lui a d'ores et déjà ouvert les portes majestueuses de son palais en lui ayant confié la tâche de composer la bande-son de son défilé Fenty, donné à New York en 2017 pour la Fashion Week. Sacré début de carrière. 


Tryphème




Son premier album a fait l'effet d'une petite bombe dans les milieux underground. La Lyonnaise signée sur Central Processing Unit, un label dopé au meilleur de la techno expérimentale anglaise et basé à Sheffield, livrait en effet Online Dating, une œuvre puissante aux relents expé, electro & IDM. Et voilà que, en février 2018, Tryphème traverse la Manche pour se produire à un show Boiler Room focalisé sur CPU, le label sur lequel elle a signé, donc, mais aussi sur Warp, le mythique label anglais né dans les années 90. Attendez-vous donc à la voir à l'affiche de pas mal de shows, soirées et festivals cette année. Comme Les Femmes S'en Mêlent ou les Nuits Sonores, rien que ça ! 


Irène Dresel



Tombée dans la composition après avoir eu besoin pour l'une de ses expos personnelles d'une bande-son, Irène Dresel met rapidement un terme à son activité de plasticienne pour se focaliser sur cette techno contrastée, florale et mélodique qui la caractérise. L'ex-étudiante des Beaux-Arts transpire alors rapidement la musique avec l'intégralité de son corps et les élans charnels de sa musique semblent définitivement valider cela. Son premier EP, Rita, est disponible juste ici


Charlotte



Originaire de Corse, Charlotte est avant tout une Djette mobile puisqu'elle apparaît régulièrement sur les programmations des clubs et festivals des quatre coins de la France. Dj résidente du Cargèse Sound Festival, l'une des plus belles révélations festives des années passées (il a été fondé en 2013), et bientôt signée sur le label only women RA+RE Records (son premier disque s'apprête à sortir), avec qui elle retourne déjà pas mal de clubs ici et ailleurs, Charlotte est surtout une DJ qui sent la foule et lui distribue habilement ses torgnoles house, minimal et techno. Avec classe et panache, toujours. 


#130E0A



Jeune tête encore peu connue du public, originaire de Lille après une enfance passé en Ouzbékistan, #130E0A est une Dj/productrice qui s'est récemment installée à Paris pour terminer ses études et suivre les ondes de la musique électronique. Les premiers morceaux dévoilés sur son Soundcloud valident l'idée d'une artiste sensible, tenace et sans compromis. Ses Dj sets, quant à eux, sont un grand magma d'influences hétéroclites, entre UK bass, techno breakée et house expérimentale. De source sûre, la jeune artiste de 21 ans va d'ailleurs sortir son tout premier EP sur un (bon) label européen d'ici la fin de l'année. Affaire à suivre ! 


Sama




Artiste engagée, Sama a débuté le mix en 2006 à Ramallah, en Palestine, ce qui fait tout simplement d'elle la première Dj/productrice techno de l'État (ou de la région, selon le point de vue...). Après ses études en ingénierie du son à Londres, l'artiste sort deux EP's, Quantum Morphosis et Life's Pace, dévoilant une techno minimaliste et mélodique qui n'a pas peur des décalages. On a hâte de découvrir la suite. 


Elise

Découverte au hasard des algorithmes Soundcloud, Elise a tout de suite retenu notre attention avec son premier EP, Leaves From Yoyogi, paru sur le petit mais troublant Man Band, le label de Toma Kami. Sa deep house texturée et organique nous a convaincu d'une chose : l'inspiration de la jeune femme n'est pas commune, et les sonorités entendues dans ce disque plutôt étonnantes. Cet été, vous pourrez d'ailleurs la retrouver au Dimension Festival (Croatie) ou au Flow Festival (Helsinki), parmi d'autres dates, ici ou ailleurs. 


Maxye


On a découvert Maxye lorsqu'elle s'occupait de la D.A. du Punk Paradise (aujourd'hui disparu). Cette fine platiniste et habile chercheuse d'or dans les bacs poussiéreux des disquaires n'a pas vraiment l'âme bornée puisqu'elle distille, au gré de ses sets, tout autant de couleurs musicales qu'un arc-en-ciel le permettrait. Jungle, house, breakbeat, electro, UK garage, funk, world ou disco et tous les autres sous-genres lui sont familiers et le public venu assister à ses dernières performances au Rex, à Concrete ou au Tresor pourra en témoigner. 


Marina Trench




Cela fait un petit bout de temps que Marina Trench ride le circuit de la nuit et pourtant on se dit qu'elle a encore beaucoup de choses à nous prouver en 2018 ! Cette passionnée des grooves les plus lancinants et les plus secrets, signée sur l'agence de booking de La Chinerie, sait définitivement nous foutre la banane jusqu'aux oreilles (et même plus haut) et on sait que sa joie communicative va traverser toutes les villes de France (et même plus loin). 


Roman Delore



Co-fondatrice d'Aperçu Records avec son ami Metshka (avec qui elle a co-produit le premier EP du label, Stara Zagora), Roman Delore est une Dj et productrice de musique électronique aussi fringante qu'élégante, tant dans ses inspirations que dans ses créations. Récemment passée par le booth de Concrete après avoir signé un deuxième EP sur Unsold Family, les choses devraient donc naturellement s'accélérer pour cette artiste qui surprend par la finesse de sa patte musicale. 


Léa Occhi
 




Jeune artiste techno discrète et déterminée, Léa Occhi squatte depuis le début de l'année les line-ups des meilleures soirées libérées de la capitale (La Toilette, Spectrum, Molécule...). Mixant avec agilité une techno raffinée et musclée, la jeune artiste commence à multiplier les gigs en ce moment et on est d'avis que l'année 2018 sera celle de la reconnaissance. Pourquoi ? Parce que Lea Occhi est humble et bourrée de talent derrière des platines.