Survivre en festival quand on est une meuf

undefined 31 mai 2017 undefined 00h00

Agathe

On ne compte plus les guides de survie qui pullulent chaque année sur le web pour t’expliquer comment passer un festival dans les meilleures conditions. Le soleil brille, les oiseaux chantent et t’auras quand même de la boue collée sur le front à 7h du mat’ quand tu seras en train de choper un sombre inconnu qui t’aura gentiment offert une lampée de sa pinte de pisse. Bienvenue dans un vrai guide pratique spécialement pensé pour ta sauvegarde de zouze en festoche.

Il y a plusieurs aspects stratégiques bien souvent délaissés dans la manœuvre à suivre pour que la fête ne devienne pas cauchemardesque : l’hygiène féminine, une panoplie de survie qui ne pèse pas trois tonnes et le management d’être humain (de sexe opposé) en état d’ébriété.


1 - La panoplie à trimballer sur soi lorsqu’on possède un vagin

Tout commence par la tenue vestimentaire. Ton esprit formaté de débile des internets croit dur comme fer que la collection "festival" que propose les grandes marques de prêt-à-porter te permettra de vivre Coachella par procuration, du fin fond d’un festival psy-trance dans le Finistère. Eh bien non. Porter un crop top blanc, une couronne de fleures en plastoc et des spartiates à lasser jusqu’en haut des cuisses, c’est l’enfer.

Ce qu’il est judicieux de faire, par contre, c’est de s’habiller en noir, porter une robe mi-longue sous laquelle tu auras subtilement placé un short de cycliste ou un boxer d’homme (pas tellement envie de voir ta petite culotte au moindre soubresaut) ou un t-shirt long sur des shorts courts, pour celles qui n’aiment pas les tenues genrées. En tous cas, lorsque tu feras pipi en douce, la robe ou le t-shirt qui laissera ton petit cul nu à l’abri des regards sera plus que bienvenu.

La dernière combi-short que tu t’es offerte est sûrement très charmante, du moins autant que ce body échancré et ces petites espadrilles avec lesquelles tu comptais te faire un look sur-mesure. Oublie. En festival, il faut penser pipi, il faut penser oignon. Passer une certaine heure, ton challenge principal sera de ne pas trop te pisser dessus et ne pas trop avoir froid. Aussi, les chaussures en toile sont hors de question et les couches à multiplier. L’idéal étant de porter de bonnes chaussettes, des bottes en caoutchouc et des vêtements de randonneur, légers mais faits pour tenir chaud quand même. Sexy.

Si tu cherches absolument à accessoiriser ta dégaine, mêle l’utile à l’agréable. D’abord, entoure ton téléphone d’une grosse coque qui, en plus d’éviter la destruction de ton seul lien avec le monde extérieur, donnera une bonne prise en main à tes doigts engourdis par la bière. Ensuite, embarque des lunettes de soleil pourries qui seront potentiellement volées ou cassées dans le feu de l’action mais qui t’auront bien aidé jusque-là.

Sac à main, pas de sac ou gros sac à dos sont à proscrire. Le must restant l’éternelle banane ou le sac de piscine. Léger, pratique et à portée de main. Dedans, tout ton bardas hygiénique de survie restera prêt à l’emploi et tes papiers d’identité, loin d’être paumés.

Mais qu'y a-t-il exactement, dans ce super petit sac ? Tout pour que tu ne sois pas trop une crasseuse.  


2- L’hygiène lorsqu’on possède un vagin

Dans ma valise j’ai : du baume à lèvres pour se graisser la couenne, pas de lingettes hygiéniques parce que ça défonce la flore vaginale mais plutôt des mouchoirs en masse, du doliprane tabs, de la crème solaire dans un petit tube, c’est bien les petits tubes, de l’anti-moustique, du déo bille pour les pieds parce que c’est bien plus efficace, des culottes de rechange, des bouchons d’oreille, des chewing-gums, des lingettes démaquillantes, des tampons au cas où, des sacs poubelle pour s’abriter, s’asseoir ou faire caca en scred', et enfin, des préservatifs parce qu’on ne sait jamais où l’amour frappe mais la chlamydia, si. 

Le truc qui changera ta vie en festival, c’est ça : le Shewee Extreme qui te permettra enfin de faire pipi debout partout discretos comme une grande. Fini l’urine chaude qui dégouline sur tes cuisses pour atterrir sur tes pompes, fini les heures de queue pour accéder à des toilettes sèches dans lesquelles une énième connasse a chié juste avant, fini la galère ! Hourra ! 


3- Gérer l’être humain bourré en festival

Au delà de savoir comment t’habiller, comment faire pipi, comment ne pas perdre tous tes potes ou comment ne pas te faire péta ton téléphone, il y a une chose à savoir faire avant tout : gérer les rustres torchés sur ta route.

Sobre, c’est déjà compliqué d’interagir avec les autres. Bourré, c’est pire et plus particulièrement lorsqu’on est une femme. En festival, tout le monde est énervé, comme libéré de toute politesse, de tout civisme. Les "couples" couchent ensemble juste devant tes yeux, d’autres somnolent à même la boue, les mecs sont d’une lourdeur exemplaire et te voilà toi, désœuvrée au centre de cette cour des miracles. 

Histoire d’éviter les désagréments, les mains baladeuses, les passes d’armes houleuses avec de sombres connards imbus de leur personne, il existe quelques trucs et astuces. Tout d’abord, ne pas faire corps avec la foule afin d’éviter le contact. Ensuite, changer régulièrement de scène afin de semer les gros bourrés. Aussi, toujours donner un point de rendez-vous préalable à ses copilotes, si vos chemins se séparent, de manière à ne jamais devenir une target ambulante dans ta solitude. Enfin, toujours partir avant la fin des concerts, toujours. Personne n’a envie de se retrouver bloqué dans une marrée humaine de gens crades à la limite de l’overdose.


Voilà, c’est tout. Bon festival à toutes.