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Deux suspects de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice libérés...pour vice de procédure

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Antoine Lebrun

Voilà une information qui nous rappelle de douloureux souvenirs… Le 14 juillet 2016, un homme au volant d’un camion fauchait 86 personnes sur la promenade des Anglais, blessant également plus de 300 personnes, avant d’être abattu par la police. 4 ans et demi plus tard, des complices de l’auteur de l’attaque sont toujours dans l’attente d’être jugés. C’est notamment le cas d’Artan Henaj et Maksim Celaj, deux cousins albanais, soupçonnés d’avoir joué un rôle dans la fourniture d’arme au terroriste Mohamed Lahouaiej-Bouhlel.

Oui mais voilà… Incarcérés depuis 4 ans, les deux cousins ont eu la surprise d’apprendre leur libération fin novembre pour un vice de procédure. Une boulette survenue après que la juge d’instruction antiterroriste a délivré une ordonnance de mise en accusation qui actait le renvoi des suspects mis en examen dans cette affaire devant la cour d’assises. D’abord mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », les deux hommes seront finalement jugés pour « association de malfaiteurs à caractère non terroriste » et pour « infractions à la législation sur les armes », l’enquête ayant finalement établi qu’ils ignoraient la destination du pistolet et qu’ils ne pouvaient donc pas connaître les motivations djihadistes de son futur propriétaire.

Libéré un jour et remis en rétention le lendemain

Et c’est là que l’erreur intervient. Lors de la rédaction de son ordonnance de mise en accusation, la juge antiterroriste a demandé le maintien en détention d’Artan Henaj et Maksim Celaj jusqu’au procès. Mais les charges terroristes étant abandonnées au profit de délits correctionnels, la juge aurait dû rédiger une ordonnance distincte pour maintenir les accusés en détention. Sans l’ordonnance adéquate, la magistrate a immédiatement ordonné la libération des deux suspects.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Le lendemain de sa sortie, l’un des deux accusés est contrôlé par la police…et placé en rétention administrative car il ne dispose d’aucun papier en règle depuis son placement en détention provisoire. Sauf qu’avec son procès à venir, ce dernier ne peut pas être expulsé non plus… Une situation pour le moins ubuesque qui devrait prochainement trouver son épilogue avec la convocation des deux suspects devant la chambre de l’instruction de Paris pour se voir notifier un placement sous contrôle judiciaire jusqu’au procès.


Source : Le Parisien