Roissy : des militants Greenpeace repeignent un avion en vert pour dénoncer le greenwashing

undefined 5 mars 2021 undefined 15h14

Manon Merrien-Joly

"Vous voulez voir un avion vert ?" Ce vendredi matin à 9h, neuf militants de l'ONG Greenpeace ont franchi le grillage du tarmac de l'aéroport de Roissy pour repeindre un avion Boeing 777 stationné et sans passager à bord. L'action a duré une dizaine de minutes durant lesquelles ils ont badigeonné le Boeing avec un rouleau monté sur une grande perche. A côté, perchés sur une aile de l'appareil, d'autres militants déployaient des pancartes "la solution moins d'avion" ou "y a-t-il un pilote pour sauver le climat ?"

Une action en réaction aux propos du secrétaire d'Etat aux Transports

Cette action choc a été pensée en réaction aux propos de Jean-Baptiste Djebarri, secrétaire d'Etat aux Transports qui déclarait sur France Inter en mai dernier "On est dans un moment où l'on peut inventer l'avion vert" et "l’aéronautique est extraordinairement chamboulé par cette crise. Il faut rebondir et on a un sujet, c’est le verdissement de l’aérien". Greenpeace accuse le secrétaire d'Etat de Greenwashing (écoblanchiment en français), une pratique qui consiste à mettre en avant des pratiques ou positions écologiques uniquement à des fins mercantiles.

"Face à la crise climatique, il est nécessaire de réguler et réduire le trafic aérien pour qu’il soit compatible avec l’accord de Paris, tout en anticipant la reconversion de ce secteur et les conséquences sociales que cela aurait pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses affecté·es." a déclaré Greenpeace dans un communiqué, jugeant insuffisantes les "innovations technologiques tant vantées par le ministre délégué aux Transports".

À quelques jours du début des débats parlementaires sur le projet de loi "Climat et Résilience", L'ONG estime que les mesures proposées sont "loin d'être à la hauteur", comme les extensions d'aéroport toujours autorisées, la suppression des vols courts substituables lorsqu'une alternative en train de 2h30 maximum est possible (Greenpeace souhaite voir évoluer cette limite à 6h de trajet) et le développement des alternatives ferroviaires.