Piqûres sauvages en boite de nuit ou en festival, les jeunes de plus en plus inquiets

undefined 5 mai 2022 undefined 18h51

Pauline Pinoy

Alors que les gérants de boite de nuit se remettent tout juste de la crise du covid, ils doivent faire face à un nouveau problème. Plusieurs jeunes ressentent au cours de la soirée des symptômes, nausées, tête qui tourne, sueurs froides, quelques heures plus tard une marque apparait sur leur corps, un point rouge entouré d’un bleu. Ils viennent d’être victimes d’une piqure sauvage. 

Chaque week-end la liste des villes et des lieux touchés par ce phénomène s’allonge. Un jeu malsain qui s’est installé dans le monde de la nuit et consiste à piquer avec des seringues de jeunes fêtards. La police a déjà enregistré 45 plaintes à Nantes, 15 à Rennes, 14 à Grenoble et à Béziers. Ces plaintes ont été enregistrés dans des établissements de nuit situés en zone police. La gendarmerie de son côté, ne souhaite pas communiquer des chiffres nationaux expliquant qu’à son niveau, le phénomène n’est pas encore suffisamment étayé. Sur les réseaux sociaux, notamment beaucoup sur TikTok, les jeunes partagent leur expérience. 

Des substances difficiles à identifier 

Le plus gros problème dans cette enquête est de prouver la présence d’une substance toxique des heures après la piqure. Par exemple le GHB, plus connu sous le nom de drogue du violeur, est indécelable dans le sang seulement quelques heures après son absorption. Pour la plupart des victimes qui vont à l’hôpital le lendemain ou quelques jours après, il est déjà trop tard. Pour le moment aucune analyse n’a permis de trouver la trace d’une quelconque substance dans le corps de ces jeunes et aucune suspect n’a été interpellé. Un flou total encadre cette affaire.

Pour les victimes, l’injection est parfois douloureuse et les symptômes peuvent aller jusqu’à l’évanouissement, mais le plus long est le processus d’attente après leur visite à l’hôpital. En effet, ces piqûres représentent un risque d’exposition au VIH et à l’hépatite B. Les victimes n’ont que 48 heures après la piqure pour se rendre aux urgences et pour recevoir un traitement contre le risque infectieux, comme la PreP qui évite tout transmission du VIH. Si le délai est dépassé, il est important de réaliser un test contre les maladies infectieuses six semaines après. Une attente longue et inquiétante pour ces jeunes.

Un phénomène présent dans toute l’Europe 

Ce phénomène n’est malheureusement pas nouveau, cet automne au Royaume-Uni plusieurs étudiants ont témoigné d’avoir été drogués à leur insu par des injections pendant des soirées. Alors, emballement ou non autour de ces cas, n’oubliez pas de rester vigilants et de vous faire tester si jamais vous êtes victime d’une piqure.

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