Climat : la suppression de vols intérieurs de moins de 2h30 en France votée

undefined 14 avril 2021 undefined 11h39

Cindy V

Le secteur aérien devra faire quelques sacrifices de plus. Samedi 10 avril, l’Assemblée nationale a voté en première lecture du projet de loi sur la lutte contre le dérèglement climatique la suppression de certains vols intérieurs – ceux dont le trajet peut être remplacé par des trains au départ de Paris en moins de 2h30. C’est une mesure inspirée d’une proposition de la Convention Citoyenne pour le Climat pour réduire les émissions de CO2 causées par le transport aérien. Leur proposition concernait les trajets de moins de 4h.

 

Paris-Lyon, Paris-Bordeaux, Paris-Nantes

Le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari a cité les vols Paris-Lyon, Paris-Bordeaux et Paris-Nantes, au départ d’Orly à chaque fois. Un décret précisera quelles lignes seraient susceptibles de rester sur les pistes, comme Paris-Rennes ou Lyon-Marseille. Les vols internes en correspondance ne seront pas concernés par cette mesure. C’est le cas des vols au départ de Roissy-Charles de Gaulle, qui sont généralement des correspondances suivant des arrivées internationales. La Direction générale de l’aviation civile a démontré qu’aujourd’hui, l’ensemble des correspondances représentent 50% à 70% des vols intérieurs.

 

Que des critiques dans l’hémicycle

Dans l’Assemblée, les critiques ont été nombreuses. Pour La France insoumise (LFI) et des députés écologistes, il faudrait déjà remplacer les vols de 4h « Si l’on retenait la limite de quatre heures au lieu de deux et demie, on ferait baisser ces émissions de 33%, ce qui aiderait la France à réaliser son ambition climatique et à respecter ses engagements internationaux, sans empêcher les gens de se déplacer », explique Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne.

À droite, on estime, entre autres, que l’industrie aérienne souffre déjà trop des conséquences de la crise sanitaire et que le seuil de 2h30 est trop élevé. Pour les Républicains Jean-Marie Sermier et Martial Saddier, la mesure vient « casser une filière d'exception ». Pour le député PS de Haute-Garonne Joël Aviragnet : « Nous ne pouvons faire comme si la crise n’avait pas déjà entraîné des milliers de licenciements. Cette mesure risque d’emporter un coût humain disproportionné et de ne pas favoriser le désenclavement de certaines régions. » UFC-Que-Choisir, l’association d’information aux consommateurs avait rappelé que « l'effet ne serait que de 3% de réduction des émissions des vols intérieurs en France... autant vous dire que ça ne changera rien à la situation climatique ».