My Wonder Women, une ode au polyamour

undefined 18 avril 2018 undefined 11h05

La Rédac'

Quiconque a déjà parcouru un comic-book Wonder Woman aura noté deux traits de caractère particuliers à la belle Amazone : un féminisme chevronné, et un goût assez prononcé pour le bondage. Avec My Wonder Women, Angela Robinson nous plonge avec concupiscence dans la genèse de ce personnage emblématique. Attention chaleur ! 


Synopsis

Aux origines du phénomène populaire du personnage de Diana, il y a, forcément, un auteur. Dans les années 30, le professeur William Marston, aidé de sa femme Elizabeth, enseignent une psychologie avant-gardiste et féministe aux étudiantes de Harvard. Ils travaillent en parallèle au développement d'une machine capable de mesurer les émotions lors d'interrogatoires, et qui deviendra le détecteur de mensonges. Pour mener à bien ces recherches, ils engagent une étudiante, Olive, comme assistante. Bientôt, l'impossibilité de cacher l'attirance et l'admiration qui lient nos trois héros les mènera à vivre une relation polyamoureuse assumée et durable. 

My Wonder Women film critique


Amour à trois

C'est donc bien d'amour dont il est question ici, et de la multiplicité des formes et des moyens d'expression qu'il peut prendre. La réalisatrice Angela Robinson explore ainsi avec beaucoup d'à propos l'aspect émotionnel d'une relation "à trois", dotant chacun des trois personnages de caractéristiques qui lui sont propres mais insistant également sur le rôle que chacun prend dans le fonctionnement du trouple. Avec un érotisme qui se manifeste à l'écran plus dans les silences et les regards que des images proprement sexuelles, la mise en scène bénéficie d'une délicatesse et d'une sensualités réconfortantes, apportant ainsi un regard féminin sur le désir et le sexe à proprement parler aux antipodes du traitement cru et grossier auquel le public est habitué. Les personnages féminins brillent par leur intelligence et leur courage à vivre selon leurs convictions, en dépit du regard d'une société qui rejette leur libertarisme. 

My Wonder Women film critique


Bondage et féminisme

La théorie que Marston enseigne à ses étudiantes en psychologie est la théorie du DISC (Dominance, Influence, Submission, Compliance), une théorie qui se base donc sur le rapport entre les émotions et le comportement chez l'humain. En mettant cette théorie en pratique au sein du trio qu'il forme avec sa femme et son assistante, l'éminent professeur va découvrir les vertus du bondage. C'est l'exploration de cette pratique avec ses deux compagnes et l'envie de le partager avec le plus grand nombre qui va donner naissance au personnage de Wonder Woman ; ne pouvant publier une telle étude sous peine d'être censuré, il décide d'en faire un comic book, genre littéraire très en vogue à l'époque. Mais la brune sexy - qui ligote ses adversaires (souvent masculins) pour leur faire cracher la vérité - dérange, tout comme le style de vie du professeur ; bientôt, il devra faire des choix...

My Wonder Women film critique

My Wonder Women nous raconte l'histoire vraie d'un amour non conventionnel dans l'Amérique puritaine des années 30. Plus que les coulisses de la création d'un personnage devenu culte et récemment réadapté au cinéma dans un contexte conjoncturel favorable au féminisme, ce film dévoile une ode à la liberté et à l'intelligence ; celle d'explorer l'inconnu, mais aussi celle que nécessite le courage d'aimer sans retenue.