Qui sont ces survivalistes français qui attendent l’apocalypse ?

undefined 24 mai 2019 undefined 18h00

La Rédac'

Je suis cette petite voix qui te trotte dans la tête. Cette angoisse diffuse qui monte quand tu entends parler de réchauffement climatique, de terrorisme et de crise économique. Je suis cette mauvaise conscience qui t’amène parfois à te demander : et si notre société s’effondrait ?

En France, ils seraient entre 100 000 et 150 000. Ils sont survivalistes et se préparent à la fin du monde. Alexandre Pierrin les a suivis et en a tiré une websérie de 5 épisodes : Survivre. Une immersion totale dans le quotidien de ces hommes et femmes dans leur entraînement à la survie.

Ils ont entre 19 et 60 ans, et vivent avec un sac d’évacuation, un arsenal à la maison ou cachés dans une forteresse autonome. Bernard a 33 ans. Il n’est pas survivaliste, il est « prévoyant ». Chaque soir, son sac d’évacuation trône au pied de son lit pour être « tranquille 72h, juste au cas où ». Yoann, lui, est ingénieur informaticien. Pour ne plus être dépendant de la société, il a transformé son pavillon de banlieue en Base Autonome Durable (BAD). Alexis a 19 ans et pratique le bushcraft, un art de vivre dans les bois. Philippe a 59 ans et a connu en 2011 une période de disette. Depuis, son garde-manger est alimenté comme un magasin.

Pour tous, il y a plusieurs explications mais une seule conclusion : l’apocalypse arrive et il faut s’y préparer maintenant. « Investir dans quelque chose qui nous apporte une certaine forme de sécurité. Une carapace ». Mais où s’arrête la prévoyance et où commence la paranoïa ? Dans une époque où le besoin de donner un sens à sa vie est devenu un enjeu de génération, qu’est-ce qui empêcherait le survivalisme de devenir la prochaine tendance ?

En quelques années, le survivalisme est devenu un marché énorme qui aiguise l’appétit des entreprises, au risque de devenir une mode comme les autres. « On vit dans un monde qui est de plus en plus instable. Dangereux », avoue Bernard qui possède plusieurs armes. « Y’a un côté rassurant. La première fois que j’ai eu une arme à feu chez moi, je me suis senti plus serein ». Et si à force de craindre un futur hostile, on participait à le créer ?

Et vous, qu’est-ce que vous ferez ? Vous vous enfuirez ou vous resterez chez vous en attendant que le conflit se règle tout seul ?