Témoignages - Les rencards Tinder les plus improbables

undefined 12 juin 2018 undefined 17h06

La Rédac'

Avec 1 millier de dates hebdomadaires, plus de 20 millions de matchs au total à travers 196 pays, les rendez-vous galants entre inconnus sont aussi courants qu'un tweet foireux l'est pour Trump. Nous n'aborderons pas une nouvelle fois le scandale fécal qui avait amusé l'Internet il y a quelques mois pour se concentrer sur le date qui fait saigner ton ego, celui qui pète les genoux de ta dignité, celui dont tu parles à tes potes seulement quand tu as atteint un taux d'alcoolémie indécent. Oui, celui-là même. 


Le date de type "sans complexe"

« Quand j'étais en début de prépa, j'ai eu affaire à un scandale : début de conversation Tinder "est-ce que tu cherches un truc sérieux ou pas ?" en mode cagole MSN, c'était les débuts. Donc je chope un mec aussi bien sur les photos qu'en vrai, il habitait ultra-loin, j'ai du prendre deux bus, on fait ce qu'on a à faire, le mec était vraiment cool, je passe la nuit chez lui. Le lendemain je me lève, il n'est plus là. Il m'avait laissé son numéro donc je lui écris, "t'aurais pu me réveiller pour un deuxième round" ! Et lui de me répondre "ah ouais je suis désolé je suis hyper occupé aujourd'hui mais j'ai parlé de toi à mon coloc il nous a entendus hier il est trop chaud pour baiser si tu veux il est dans la pièce d'à côté". J'étais sur le cul. »

« Premier rendez-vous, elle m’invite chez elle. J’arrive devant chez elle je l’appelle, je la vois arriver, elle ouvre le portail de sa maison, me fait passer par l’entrée du garage pour me dire une fois à l’intérieur : "faut faire vite, mon mari dort à l’étage". »

©Neurchi de Tinder


Le date avec un "homme de pouvoir"

« On s'était pas mal parlé quand même avant de se rencontrer, on se marrait bien et j'étais franchement zouzée (ce qui m'arrive assez rarement sur Tinder). On a fini par se rencontrer en allant boire un verre. Ça faisait bien une heure qu'on parlait avant que je lui demande ce qu'il avait fait durant son année de césure et là il prend un air très sérieux/mystérieux et me dit qu'il a travaillé pour la campagne d'un candidat à la présidentielle. Je lui demande pour qui, et c'était ce bon vieux Nicolas Dupont-Aignant. Gros gros malaise, je savais plus quoi dire comme je ne partage absolument pas les mêmes idées, je l'ai finalement écouté parce que c'était quand même intéressant d'apprendre des anecdotes de ce qu'il se passe en coulisses. Après je l'ai quitté et on ne s'est jamais revus. »


Le date foiré en long en large et en travers

« La meuf m’avait donné rendez-vous dans le fin fond du 95. J’ai trouvé ça relou, mais elle était vachement jolie, alors j’ai fait un effort et j’ai bougé mon kwer en RER. Évidemment, c’était les grèves. Non pas que je mette la faute sur le dos des cheminots, hein, ils ont bien le droit de faire leur boulot. Mais j’ai salement galéré pour arriver à la station de RER la plus proche de chez elle. Puis j’ai dû prendre un bus, et à nouveau un bus puisque je m’étais trompé de direction. J’avais peut-être quoi, allez, disons 1h45 de retard, j’étais en nage (c’était juillet et j’avais mis un gros jean), une sale migraine, 3% de batterie, des auréoles de la taille d’un continent sous les aisselles, l’envie de pisser et, en plus, j’avais oublié mon porte-monnaie. Le super loser, quoi. Et quand la fille en question est arrivée, on s’est posé dans un bar (classique). La meuf puait de la bouche. J’ai failli vomir plusieurs fois dans ma pinte de Kro parce qu’en plus, cette conne, elle criait très fort. Du coup il y avait un souffle constant d’odeur fétide dans ma direction et je n’avais donc rien d’autre à faire que de détourner mon visage le plus possible et mater la TV, qui diffusait le top des morceaux de 1982. Elle m’a parlé cinq minutes, s’est éclipsée aux toilettes et a prétexté qu’elle devait aider sa mère en urgence pour me laisser en plan, avec mes deux pintes que je ne pouvais pas payer et ma mauvaise humeur. Évidemment, il n’y avait plus de RER pour rentrer. »

« Ce jeune photographe avec une belle petite notoriété qui m'a offert un verre d'eau tiède à 23h (j'avais fait 40 minutes de route) et me fait visiter son appart' de fond en comble (il avait sorti le classeur avec les plans de l'architecte – je n'ai aucune compétence en la matière), s'attardant jusqu'aux plinthes et aux boutons de placard ("ça c'est très cher ça... mmh, ça aussi c'est très très cher..."). Il m'a, entre autres politesses, dit "tu dois te demander pourquoi je t'ai choisie non ? Enfin parce que moi j'ai tellement de choix...", "Pourquoi tu fais pas du rameur ? Faut prendre soin de son corps hein... Fais du rameur !", "ils sont cheap, tes collants... dommage", le tout très sérieusement. Il m'a finalement posé une question sur moi, plus précisément sur ma famille, mais m'a interrompu tout de suite avec cette phrase culte : "En fait, j'ai pas envie de te baiser. Je peux juste jouir dans ta bouche ?" Quand je lui ai demandé, un peu interloquée, s'il voyait des escorts parce que je captais pas trop son rapport à la séduction, il s'est offusqué en disant "Quoi, moi ? Je suis catholique je te dis, bordel !". Finalement, il m'a proposé de me raccompagner au métro. Arrivés sur le palier... il m'a plantée là en disant "BON, je vais fumer une clope, bye" et est parti dans l'autre sens. Des mois plus tard, j'ai reçu un "cc ?" de sa part sur messenger. Quand j'ai répondu "Euh, hi ?" il m'a bloquée. Best experience ever. »

©Neurchi de Tinder

« On est partis en délire sur faire l'amour dans des lieux insolites, on a vite eclipsé les champs de blé pour les sales hôtels de Gare du Nord. On a commencé à s'imaginer dans un hôtel où les rats font leurs bébés, où les taches de spe dessinent des formes sur le sol et où on paye à l'heure... Résultat on s'est retrouvés dans un motel chinois à 30 balles la nuit en pleins travaux. C'était l'enfer, et on s'est même pas marrés parce que finalement il arrivait plus à bander. Du coup je me suis retrouvée à payer 30 balles pour écouter deux portos hurler à 3h du mat'. »


Le date groupé-avorté

« Rendez-vous donné devant la gare du Nord : le mec se ramène avec cinq de ses potes. Moi je le vois de loin et je me cache derrière un grand monsieur (inconnu) qui me dit "lequel c'est ?", je lui réponds. Il attend gentiment que la bande passe et me dit quand ils sont hors de vue. J’attends 5/10 min et ensuite je me dirige dans la gare. Et là j’entends quelqu’un crier "Isidore !" et je me retourne et je le vois avec tous ses potes dans une voiture qui me regarde. Commence une série d'interpellations de type "Mais tu vas où/ Oulala/ etc" Je me dis que putain je suis mal... Là encore le monsieur inconnu intervient, il est dos à eux, se dirige dans la gare, me dit "suivez le mouvement", il me prend la main et on se dirige vers la gare comme ci on était en couple, il m’a même accompagnée sur le quai. J’ai flippé jusqu’à ce que j’arrive chez moi. »


Le date qui fait bien flipper

« Je lui donne rendez-vous à la sortie du métro. J’arrive sur place. Je sens qu’on m’interpelle en me touchant le bras. Je lève la tête. On se fait la bise et je l'invite à un café pas trop loin. On marche jusqu’au bar. Durant le trajet, déjà, je trouve qu’il n'est pas vraiment fidèle aux photos. On arrive devant le café et il me dit d’un air pas très à l’aise: "Ça t’embête qu’on aille un peu plus loin ? Dans cette rue, juste là, mon meilleur ami est decédé. Accident de moto il y a quelques mois." Embarrassée, je lui propose d’aller dans un bar plus loin. On s’installe. On discute. Et au fil de la discussion, je me rends compte qu’il avait zappé tout ce que je lui avait dit sur l’appli. Je commence à m’agacer et me prépare un scenario dans ma tête pour écourter ce date. Une tasse de thé plus loin, mon téléphone sonne. Je regarde qui m’appelle. Son nom s’affiche sur l’écran. Je lui montre et lui dit que quelque chose doit appuyer sur son téléphone. Il me dit : "ah pardon. Mon téléphone bugue. Ça me fait ca de temps en temps." Je range mon téléphone. Et là ça re-sonne. Encore et encore. Je lui dit de nouveau et il me sort le même argument. J’écourte le rendez vous avec mon excuse bidon par ce que j’en ai marre. Le mec sort son portefeuille et fait mine de chercher des sous. Agacée je paye tout pour partir plus vite. On se dit au revoir. Je rentre dans le métro. Je lis un des textos qu’il m’avait envoyés : "de toute façon les Parisiennes vous êtes toutes des connasses prétentieuses ! Si tu voulais pas me voir t’avais qu’à me le dire ! Oublie mon numero !" Je comprends encore moins ce qu'il se passe. Je sors du métro et je l’appelle. Et lui de me répondre : "bah normal, tu me fous un plan ! Tu veux que je le prenne comment ?" Et je lui réponds qu'on s'est quittés il y a à peine cinq minutes. Et là il me repond: "ah non. C’est impossible ! Je suis chez moi assis sur mon canap' à l’heure où je te parle". À cet instant, j’ai eu bien froid dans le dos. »


Le McDate

« Premier date : on va au McDo Drive, je dis à la personne que je l’invite. Elle me sort ses coupons de réduction Mc Donald's ainsi que les petites pièces rouges au fond de sa poche. J’ai dû lui répéter que je l’invitais quand, sur le chemin du retour, elle me demande si je veux aller manger KFC, mais seulement le mardi parce qu’il y a des réductions. »

©Neurchi de Tinder


Le date d'envergure

« L'autre jour je matche une fille : les photos sont jolies, la fille n'est pas un canon mais moi non plus alors tant qu'elle me plaît c'est ok. Je me rends compte qu'en plus d'être jolie sur les photos elle est super cool, drôle, dans un bon délire. L'après-midi elle me propose qu'on s'appelle. Tout étonné, j'accepte. Au téléphone c'était tout pareil avec en plus une douce voix, une timidité brisée après deux mots et le rire au bout du fil. À 20h elle me rappelle et me propose de venir chez elle ce soir, elle fait une soirée avec une pote. J'accepte, j'arrive sur les coups de 22h. Je sonne à l'interphone, j'arrive dans un grand couloir. J'entends une porte qui s'ouvre et une jolie tête qui dépasse. De près, elle est encore plus jolie mais quand même différente des photos... Au premier son de voix je reconnais que ce n'est pas elle mais sa pote avec qui on devait passer la soirée. Puis j'entre, et là, mon match sort d'une pièce avec plusieurs dizaines de kilos en trop. On commence à discuter ensemble et après 1h sa pote s'excuse et dit qu'elle doit partir. Le plan semblait donc être de m'attirer dans un traquenart en tête-à-tête. Finalement j'ai passé la soirée à jouer avec son chien (merci à lui mon Dieu) et à me sentir mal à l'aise, surtout quand ladite copine appelait pour dire "bonne nuit à vous deux" ou "vous serez réveillés demain matin ?". J'ai réussi à m'éclipser vers 1h pour pas paraître trop impoli. »

©Neurchi de Tinder

« Un date tinder avec qui il a fini par se passer ce qu’il s’est passé, après quelques semaines de fréquentation. Il en avait une toute rikiki, c’était juste pas possible après deux essais. Bref l’histoire se termine. Et il y a deux-trois jours, une fille fait un post de vente sur Wanted Community, je vois son profil, et elle est mariée avec ce type en question. »

« Y'a eu un mec avec qui on avait bien accroché. Rencontre en juillet. Éjaculateur précoce. Il etait ravi de tomber sur une nana compréhensive et qui voit au-delà de ça. On se voit tous les jours, il me largue au bout de 15 jours, il fait le mort, j'étais très énervée. J'avais ce goût amer d'avoir été utilisée et bernée. 6 mois plus tard, il me recontacte. Envie de vengeance, on se revoit. Il me dit qu'il arrive pas à m'oublier et que si il a décidé de me larguer c'est parce qu'il savait que je serais cocue pendant ses vacances entre potes au mois d'août (trop aimable). Il demande à ce qu'on se remette ensemble. Je lui dis ok. il etait tout content. J'ai plus donné signe de vie. »