Le burkini et les seins nus à la piscine sont autorisés pour la première fois en France

undefined 17 mai 2022 undefined 13h50

Lila D

Grenoble, 16 mai 2022. Le conseil municipal débat sur le règlement des piscines municipales depuis 15h, et plusieurs centaines de personnes se sont déplacées pour manifester un certain désaccord avec cette réforme, ont rapporté les journalistes du Dauphiné Libéré. Certains étaient là pour s’y opposer, d’autres faisaient partie du groupe Alliance citoyenne et soutiennent cette réforme, soutenant l’égalité. La réforme autorise effectivement toutes les femmes à porter ce qu’elles veulent pour aller se baigner. Cependant, Eric Piolle, maire de Grenoble, a annoncé qu’il n’y aurait pas « de créneaux non-mixtes ou d'horaires différenciés », ce qui avait pourtant fait de la réforme allemande un succès. Le maire écologiste a ensuite tenté de clarifier ses propos dans une prise de parole sur France Bleu Isère : « Demander des créneaux non-mixtes ou des horaires différenciés contrevient à la loi de 1905, j'y suis formellement opposé ! »

Eric Piolle, un maire écologiste accusé d’être séparatiste

Plusieurs élu.e.s ont marquent une forte opposition. « Vous incarnez le visage de la liberté de revenir en arrière. Si le burkini vous est si cher, portez-le vous-même » a lancé Emilie Chalas, députée et conseillère municipale à l’attention du maire. Le groupe NASA (Nouvel Air, Socialistes et Apparentés), soutenu par le Parti Socialiste s‘y oppose aussi. Brigitte Boer, conseillère municipale du côté de l’opposition, a déclaré « Vous favorisez les séparations entre les communautés ». Amel Zenati, conseillère municipale également, mais du côté de la majorité, rappelle que les femmes ne seraient en aucun cas obligées de porter un burkini ou un monokini. En réponse à ces arguments, Éric Piolle prend la parole plus tard dans la soirée : « Le burkini est-il un vêtement religieux ? Je n'en sais rien, je laisse les exégèses des religions juger ça », une phrase relayée par les médias locaux.

Laurent Wauquiez bloque les subventions de la ville de Grenoble

La réforme est finalement votée avec 29 voix contre 27, et 2 abstentions. Le membre des LR et président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé en suivant qu’il couperait toutes les subventions de la municipalité de Grenoble dans un tweet :  « Éric Piolle acte définitivement sa rupture avec la laïcité et les valeurs de notre République. La Région cesse immédiatement toute subvention à la mairie de Grenoble. » Une polémique qui ne risque pas d’en finir là.