Tous les mercredis, il se passe un truc spécial dans la vie des cinéphiles. A la tombée du jour, ils sortent du trou obscur et maculé de popcorn qui leur sert d'habitat pour s'exposer à la lumière des lampadaires et se diriger clopin-clopant vers le cinéma le plus proche. Parfois pourtant, les films à l'affiche n'ont que peu d'intérêt. Il leur faut alors se rabattre sur une série ou un documentaire, ou même un classique des temps anciens. Si vous vous reconnaissez dans ce drame quotidien, rassurez-vous, on est là pour vous aider.
Au ciné cette semaine
Si vous aviez un doute sur l'arrivée prochaine de Noël, les sorties ciné sont là pour vous le rappeler. Ainsi, on ne vous conseillera d'aller voir Paddington 2 que si vous avez moins de 12 ans et Santa & Cie que si vous êtes vraiment fan d'Alain Chabat, parce que ça a quand même l'air très moyen. En ce qui concerne Stars 80, la suite, on vous conseille carrément de l'éviter, le truc a l'air atroce et pue le recyclage de masse, ça devrait être interdit. Par contre, Un homme intègre, qui était présenté en avant-première lors du festival Un état du monde au Forum des images, ça c'est bien, tout comme les trois films qui suivent.
Bienvenue à Suburbicon, de George Clooney
Septième film tout de même pour ce bon vieux George, dans un style qui, une fois n'est pas coutume, ne manque pas de faire penser à celui des frères Cohen. On se trouve donc dans une banlieue très calme et très proprette des Etats-Unis version années 50, un peu en mode Pleasantville quoi. C'est pourtant dans cet environnement à priori paradisiaque que Matt Damon et Julianne Moore vont être confrontés à la violence, à la perversion, au mensonge...
Les Gardiennes, de Xavier Beauvois
Retour en grande pompe du réalisateur de Des hommes et des dieux, qui lui avait valu un Grand Prix à Cannes. Avec ce qui s'annonce comme une grande fresque historique et féministe, le Français a réussi quelque chose d'inédit : réunir une mère et sa fille, en l'occurrence Nathalie Baye et Laura Smet, dans un même film. Bien joué Xavier. Le truc se passe en 1915, les hommes sont partis au front et Hortense doit gérer la ferme. Elle engage donc à cet effet Francine, une fille de l'assistance publique...
Seule la Terre, de Francis Lee
Mon coup de foudre de la semaine, le premier film de Francis Lee a tout de la révélation d'un futur grand. Dans cette sorte de Brokeback Mountain du Yorkshire, le réalisateur britannique film à hauteur d'homme le combat quotidien d'un jeune fermier pour donner un sens à son existence, au milieu d'une nature ingrate sublimée par une photographie lumineuse. Je n'ai qu'une hâte, aller voir ce film ; les critiques, elles, semblent ne pas s'y être trompées.
Une série : Dark
Le nom de la série manque d’originalité, mais on peut lui accorder une chose : correspondre parfaitement à l’atmosphère. Soyez sûrs de ne pas pouvoir mettre un stop à la série avant de tomber de sommeil devant votre écran parce que c’est l’une des séries qui tient le plus en haleine de ces dernières semaines - voire années. Tout va très vite et c'est plutôt flippant, mais c'est tellement addictif qu'on continue. Une recette parfaite avec un peu de Stranger Things pour le côté gosses impliqués + 80’s style + supernaturel ; un peu de Lost pour le côté complexe/mystère de toute part. Même si la série mérite beaucoup mieux qu’une simple comparaison, ça donne une idée. P.S : réservez 5 bonnes heures pour vous y mettre.
Un docu : Voyeur, de Myles Kane et Josh Koury
Dans ce docu fascinant et d'une certaine manière éroticisant, on écoute Gay Talese, auteur du roman à succès Le Motel du voyageur, nous raconter comment, dans les années 80, il mena une longue investigation sur le patron d'un motel qui observait ses clients à l'aide d'un système de trous faits dans les plafonds. Pendant des dizaines d'années, ce sombre personnage scruta les bonnes gens, jusqu'à ce qu'un meurtre soit commis dans son motel... Un docu génial qui combine confrontations, interviews, reconstitutions et témoignages, sur Netflix depuis le 1er décembre.
Un classique : L'Etoffe des héros, de Philip Kaufman
Pour le passionné d'aviation que j'étais gamin - et que je suis toujours -, ce film était une merveille, quelque chose de sacré, et les acteurs qui y figurent, Ed Harris et Dennis Quaid en tête, de véritables dieux. La conquète de l'espace, rien moins que ça, voilà ce que met en scène Philip Kaufman avec une emphase qu'on retrouve dès le titre du film. Des héros, oui, mais en réalité de simples hommes qui ont mis leur vie en jeu pour faire avancer le monde (enfin surtout l'Amérique) vers les étoiles. On a de la chance, on va pouvoir constater leurs exploits sur Arte ce dimanche à 20h55.