6 films et séries à (re)voir cette semaine (18-24 oct)

undefined 17 octobre 2017 undefined 11h02

La Rédac'

Tous les mercredis, il se passe un truc spécial dans la vie des cinéphiles. A la tombée du jour, ils sortent du trou obscur et maculé de popcorn qui leur sert d'habitat pour s'exposer à la lumière des lampadaires et se diriger clopin-clopant vers le cinéma le plus proche. Parfois pourtant, les films à l'affiche n'ont que peu d'intérêt. Il leur faut alors se rabattre sur une série ou un documentaire, ou même un classique des temps anciens. Si vous vous reconnaissez dans ce drame quotidien, rassurez-vous, on est là pour vous aider.


Au ciné cette semaine

Le mercredi, c'est le jour des enfants, et plus encore cette semaine avec pas moins de quatre films d'animation destinés à nos "chères têtes blondes" comme on dit à raison, parce que quand même ça coûte un paquet de pognon ces petites choses. Nous avons donc Le Monde secret des Emojis (aaaargh quel enfer !), My Little Pony : le film (en anglais on ne sait pas pourquoi), Zombillénium (qui n'a pas l'air mal du tout) et Le Vent dans les roseaux (pour les tout petits). Si vous êtes parent ou parrain/marraine, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Pour les adultes maintenant, c'est un peu calamiteux en dehors des trois films qu'on vous présente plus bas : Omar Sy est Knock, un médecin véreux, reboot à la sauce "moderne" du classique de 1950 avec Louis Jouvet, et oh tiens, encore un remake, avec Les Nouvelles Aventures de Cendrillon et sa ribambelle d'acteurs en fin de parcours (Balasko, Bourdon, Desagnat). Le cinéma français va très bien, ne vous inquiétez pas. 


The Square, de Ruben Östlund

Palme d'or à Cannes cette année, Ruben Östlund nous avait déjà régalés de son humour grinçant avec Snow Therapy sorti en 2014, sorte de parabole de la lâcheté masculine. On reprend un peu le même concept ici, mais étendu à l'humain. Christian est conservateur d'un musée d'art contemporain, père divorcé de deux enfants, écologiste confirmé et se veut un humaniste volontaire. Sa prochaine exposition intitulée The Square et le vol de son téléphone portable vont pourtant le pousser à se remettre totalement en question. Voilà un film qui a l'air aussi original et absurde que fascinant, et qui propose mine de rien une approche novatrice du cinéma. On y court !


Laissez bronzer les cadavres
, de Hélène Cattet et Bruno Forzani

On a plutôt rarement l'occasion de s'éclater au cinéma, aujourd'hui tout est formaté, cadré, calibré... Alors quand un truc avec un titre aussi cool que Laissez bronzer les cadavres pointe le bout de sa bobine, on se précipite sur le trailer et là, stupéfaction, le truc a l'air punchy, ne se prend clairement pas au sérieux, et va puiser ses références aussi bien dans le western classique que dans la série B. Mouvements de caméra vintage et esthétique dégoulinante de sueur, cette histoire de bracage et de village fantôme en bord de Méditerranée donne furieusement envie. Critique à suivre... 


La Belle et la Meute
, de Kaouther Ben Hania

La "belle", c’est Mariam, une jeune Tunisienne qui cherche désespérément à porter plainte pour le viol qu’elle vient de subir. La meute, c’est le système corrompu sous le régime Ben Ali et plus particulièrement la police. Entre les deux, Youssef, un jeune homme que Mariam venait juste de rencontrer avant le drame et qui lutte pour ses droits dans un pays en proie au doute. Le résultat : un thriller haletant tiré d’un fait divers qui a défrayé la chronique et qui nous plonge en apnée dans une longue nuit d’errance. On suit Mariam au souffle près, on la colle, accroché aux neuf plans-séquences qui forment cette narration originale et qui donnent à réfléchir.


Une série : Mindhunter, par David Fincher

Fincher, c'est un peu le maître incontesté du thriller à tendance polar : Seven, Gone Girl ou Zodiac pour ne citer qu'eux, le bonhomme a développé une certaine aptitude à faire d'histoires criminelles des bijoux cinématographiques. Dans Mindhunter, il raconte avec brio les origines du profilage, cette méthode d'investigation venue tout droit des Etats-Unis et qui consiste, en gros, à étudier les profils psychologiques des meurtriers pour les arrêter. Portée par un duo d'acteurs génial incarnant un jeune premier (Jonathan Groff) et un vieux briscard (Holt McCallany), la série est aussi drôle que passionnante, avec bien sûr une réalisation savoureuse à la clef dont seul Fincher a le secret. A découvrir d'urgence sur Netflix.


Un docu : L'Assemblée, de Mariana Otero

Une plongée au cœur du mouvement Nuit debout, qui rassembla pendant plus de trois mois toutes les nuits des milliers de Parisiens, enthousiastes à l'idée de débattre et de créer un nouveau modèle de démocratie. Pour ceux qui n'y avaient pas pris part, c'est l'occasion de se rendre compte de l'ampleur du mouvement, et pour les autres, c'est l'occasion de se remémorer tous ces moments, bons et moins bons, mais d'un civisme exemplaire. Ça sort aujourd'hui au cinéma


Un classique : Les dents de la mer, de Steven Spielberg

Alors oui ça paraît une évidence, mais je suis persuadé que bon nombre d'entre vous, même s'ils connaissent tout le folklore qui accompagne le film, ne l'ont jamais vu. Eh bien ce film n'est pas qu'un gros requin mécanique tout mal foutu qui bouffe un bâteau, c'est aussi un chef-d'œuvre de réalisation, des dialogues géniaux et le deuxième long-métrage seulement de Spielberg, alors âgé de 28 ans, et qui lança définitivement sa carrière. Bref, c'est un chef-d'œuvre à voir absolument, et oh chance ! Arte le diffuse dimanche soir à 20h55. Ah ! et j'allais oublié la musique, culte, qui figure désormais l'incarnation sonore de l'angoisse. En un mot, une merveille.