#Jedisnonchef, le hashtag qui dénonce le sexisme dans la restauration

undefined 19 février 2020 undefined 18h51

Carla Thorel

Agressions, humiliations, harcèlements, viols… Le monde de la restauration n’est pas si beau et si rose que l’on veut bien le penser. Loin de la légèreté de Top Chef, le compte Instagram de Camille Aumont compte bien, enfin, briser l’omerta.

« Tu t’habilles comme ça et après tu vas venir te plaindre si tu prends cher dans les vestiaires », « Tu fais ce métier, c’est à toi de t’adapter, tu travailles avec des hommes ici ! » Ce type de phrases, absolument révoltantes, sont à retrouver par dizaines sur le compte Instagram @jedisnonchef qui se donne pour mission de faire arriver #MeToo dans les cuisines.

Toutes plus choquantes les unes que les autres, elles sont toutes tirées de témoignages envoyés directement sur le compte Instagram. Chacune est représentative de ce qui se trame quotidiennement dans les cuisines de nos restaurants préférés, affirme Camille Aumont, détentrice de @jedisnonchef. Le monde sexiste de la gastronomie, Camille le connaît bien puisqu’elle a officié à de grandes tables parisiennes telles que L’Arpège d’Alain Passard, le Chiberta de Guy Savoy, ou le bistrot Pottoka, pendant des années…


« C’est un milieu dominé, dirigé, et accaparé par les hommes »

D’après les mots de la militante féministe et les témoignages qu’on lui envoie, nous comprenons que la femme n’est pas considérée, dans un milieu malheureusement encore pensé comme réservé aux hommes. « En tant que femme, et qui plus est femme noire, j’ai toujours eu l’impression de devoir cravacher deux fois plus, que ma place n’était pas là », déplore Camille. En cohérence avec ce constat intervient notamment l’enquête de Parabere Forum, qui prouve que dans la restauration, la soumission s’avère être la condition sine qua non d’une évolution de carrière. Pour les femmes bien entendu.


Le #MeToo de la restauration

Parce qu’on lui a trop inculqué la culture du "oui chef", Camille, seulement âgée de 23 ans, veut maintenant dire "non" et « donner une voix à toutes celles qui douillent au quotidien (…) en silence ». Déjà aux commandes du compte @jem’enbatsleclito qui comptabilise près d’un demi-million d’abonnés, la jeune femme est très active et milite avec fougue sur les réseaux sociaux pour libérer la parole de toutes celles qui n’en ont jamais eu le courage, ou n’ont jamais pensé en avoir la possibilité.

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