Coup de gueule #4 : pourquoi des gens portent-ils encore et toujours leur masque SOUS le nez ?

undefined 29 janvier 2021 undefined 14h25

Antoine Lebrun

Ça faisait un bon bout de temps qu’on avait plus pousser une petite gueulante… Alors nous revoilà chargés à bloc pour faire ce qu’on fait de mieux : geindre et nous plaindre (on est quand même français oh !). Aujourd’hui, on s’attaque à une tranche de la population qui, pour des raisons évidemment compréhensibles et acceptables, se baladent encore avec son masque (qu’il soit chirurgical ou en tissu) SOUS le nez. C’est quoi votre problème ?

On vous voit venir, alors on anticipe : on sait, c’est ultra-galère de respirer avec ces foutus masques qui ont fait une entrée forcée et fracassante dans nos vies depuis bien trop longtemps. Il suffit qu’on ait à monter une côte (genre les Pentes de la Croix-Rousse) ou des escaliers (genre pour aller à Fourvière) et nous voilà en pleine crise d’hypoventilation. Sauf que voilà, la règle est la même pour tout le monde : le masque c’est sur le nez et pas autrement. Alors évidemment, on n’est pas des bêtes et on ne dit pas qu’il faut même éviter de le baisser discretos quand on passe dans une rue déserte mais on essaie de se tenir en communauté.

Encore la faute des hommes !

Derrière ce coup de gueule de vieux con (en vrai, j’ai même pas 30 ans mais il semblerait que mes ancêtres m’ait laissé un petit héritage bougon) se cache un phénomène mondial qui serait surtout visible…chez les hommes (encore eux, tiens donc…). Un constat établi par James Gorman, journaliste scientifique au New York Times, qui compare même cette tendance de « mask-slipping » au célèbre « manspreading », concept selon lequel les hommes écarteraient souvent les jambes lorsqu'ils s'asseyent, pour se mettre а l’aise, empiétant ainsi sur les autres. Attention, tout cela ne signifie évidemment pas que tous les hommes portent leur masque ainsi et qu'aucune femme n'est coupable de cette hérésie...

Le journaliste cité va même plus loin en tentant de trouver une explication à ce phénomène. La taille du nez des hommes qui serait plus grand que celui des femmes et ferait ainsi glisser les masques ? D’après lui, cette théorie ne tient pas. Alors les hommes auraient-il simplement besoin de plus d’air que les femmes et les enfants ? Là encore, ça ne tient pas la route puisque respirer sous un masque, aussi relou que cela puisse être, reste possible. La seule et unique raison observée serait celle qui laisse penser que les hommes feraient davantage preuve de négligence que les femmes. En gros « on est des bonhommes alors on montre nos pifs, y’a quoi ? ».

Masque + lunettes, le cocktail de l’enfer

Sauf qu’on le sait depuis maintenant plusieurs mois, le virus circule et se transmet par la bouche, le nez et les yeux. Donc en plus de le remonter au-dessus de vos museaux, il faudrait carrément mettre le masque sur vos mirettes (non, on déconne hein…). Chose rare pour un coup de gueule : on va faire une exception pour une partie (très importante) de la population clairement pas épargnée par l’arrivée du masque dans nos vies : les porteurs de lunettes. Pour avoir fait l’expérience, garder ses lunettes et son masque sur le nez est l’un des trucs les plus insupportables de l’ère moderne.

Avec les lunettes, on n’y voit strictement rien tant la buée générée par notre respiration remonte dans notre masque pour venir aveugler nos verres. Et forcément, sans lunettes, on n’y voit rien non plus parce qu’on est myope comme des taupes. Alors la seule solution reste de descendre un chouïa le masque sous le tarin pour laisser circuler l’air qui peut ainsi s’échapper ailleurs que devant nos yeux. Là encore, des génies ont trouvé des techniques miracles pour échapper à cette déconvenue en calant par exemple le masque sous les lunettes (on a essayé et ça tient environ 12 secondes) mais cette manoeuvre est réservée à l’élite.

Pour conclure : mettez votre masque sur votre nez et portez des lentilles. Merci.


Source : Slate