Une femme interpellée à son domicile pour avoir insulté Emmanuel Macron sur Facebook

undefined 29 mars 2023 undefined 16h43

Flora Gendrault

Hier, La Voix du Nord a rendu public le témoignage de Valérie, qui a reçu la visite de trois policiers vendredi 24 mars vers 10 h. La raison : un message posté sur les réseaux sociaux. 


La femme placée en garde à vue 

Dans la même journée, en début d’après-midi, Valérie est emmenée au commissariat, et placée en garde à vue. Elle est soupçonnée d’avoir écrit « Macron Ordure » devant le dépôt de déchets d’Arques, alors qu’elle défend avoir seulement « été prise en photo devant en train de sourire ». Est également retenu contre elle son post sur Facebook, posté avant l’allocution d’Emmanuel Macron mercredi 22 mars : « L’ordure va parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est toujours à la télé que l’on trouve les ordures ». 

Elle argumente avoir voulu écrire « or dur » avant que son correcteur modifie son message, en vain, les enquêteurs ne sont pas convaincus par l’argumentaire. Vers 18h, elle est présentée au procureur du tribunal de Saint-Omer : elle sera jugée le 20 juin prochain pour outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique


Un lien avec le climat de tension sociale actuel

Valérie publie régulièrement des vidéos de violences policières sur les réseaux sociaux, mais « toujours dans le respect de la loi ». Selon elle, la période est propice à l’intimidation, qui se fait majoritairement sur les militant·e·s, en référence à la mobilisation contre la réforme des retraites.


"Une procédure rare", qui sert d’exemple

De plus, sur Facebook, mais aussi sur Twitter et Instagram, des dizaines de publications du même genre sont publiées chaque jour. Très peu, voire aucune, ne font l’objet de poursuite : pour Valérie, il est évident que cette interpellation sert d’exemple. Le sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Omer, Guillaume Thirard, avait déposé une plainte contre X pour poursuivre les personnes autrices de ce type de messages injurieux. Les policiers ont eux-mêmes confié à la femme qu’ils « ne voyaient que rarement une procédure de ce type », surtout contre la personne du président de la République. Valérie encourt jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende

Cette nouvelle a revolté de nombreux journalistes et internautes. Aujourd'hui, le hashtag #Macronestuneordure a commencé à tourner massivement sur Twitter.