Couvre-feu : le secteur culturel demande une dérogation, Castex refuse

undefined 16 octobre 2020 undefined 20h33

Lisa B

Nouveau coup dur pour le secteur de la culture : le couvre-feu de 21h à 6h en Île-de-France et dans 8 autres métropoles annoncé par Emmanuel Macron mercredi soir vient encore mettre des bâtons dans les roues. Appuyés par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, les représentants du secteur ont demandé une dérogation au gouvernement hier. À ce jour, le Premier ministre Jean Castex a refusé la demande. « Les règles doivent être les mêmes pour tous », a-t-il indiqué ce midi lors d’une conférence de presse. « Tout le monde doit être chez soi à 21 heures, sauf des exceptions très précises que j’ai énumérées hier. Je suis sûr que tout le monde va s’adapter, y compris le monde de la culture ».


Des idées bien fondées qui n'étaient pourtant pas négligables

Pourtant, Roselyne Bachelot affirmait au Parisien qu’il était primordial de trouver des solutions, car l’impact du couvre-feu serait bien trop conséquent sur tout un secteur qui fait vivre et rayonner notre monde. Elle proposait ainsi au gouvernement de faire preuve de plus de souplesse quant au couvre-feu. « Pour ceux qui ont un ticket pour une pièce ou un film, 21h peut être l’heure du départ de la salle », explique-t-elle. Dans ce cas-là, elle estimait que le couvre-feu pourrait être plus flexible, et que les billets de spectacle pourraient servir d’attestation. « Je suis depuis mercredi soir en contact direct avec les différents acteurs de la culture, du théâtre, du cinéma et de la musique. Il y a un appel très fort venant de leur part pour un assouplissement. » 

Anne Hidalgo s’était déjà alarmée sur cette question ; « Je vais discuter avec Roselyne Bachelot pour voir comment on peut, sur le spectacle vivant notamment, trouver des solutions qui permettent aux artistes de continuer à exercer leur vocation et assurer leurs représentations ».

Jean Castex s'est empressé de répondre à cela ; « Je suis sûr que tout le monde va s'adapter, y compris le monde de la culture », secteur pour lequel le gouvernement déploiera « tous les moyens (…) pour amortir le choc ». Le chef du gouvernement a insisté : « Pour que des règles soient comprises, pour que des règles soient acceptées, il faut qu'elles soient les mêmes pour tous ».

Pourtant, le secteur culturel est de loin le secteur le plus impacté, déjà extrêmement fragilisé par la crise. La demande de Roselyne Bachelot aurait pu limiter la casse, et permis aux exploitants des salles de cinéma de sauver leur séance du soir, ce qui n'était tout de même pas négligeable, étant donné que les gens travaillent de jour, et se divertissent en début de soirée.