Dans un secteur dominé par des géants internationaux, la victoire a quelque chose d’irréel. Et pourtant. Clair Obscur : Expedition 33, développé en grande partie à Montpellier par une équipe d’une trentaine de personnes, a littéralement écrasé la concurrence aux Game Awards, avec neuf trophées remportés sur onze nominations. Meilleure direction artistique, meilleure narration, meilleur jeu indépendant… et bien sûr le très convoité “Game of the Year”. Un record, et un signal fort : la création française peut rivaliser avec les mastodontes, à condition de miser sur une vision, une identité et une vraie liberté artistique.
Un premier jeu, beaucoup d’âme, et une esthétique inoubliable
Ce qui frappe dans Clair Obscur, au-delà de sa réussite critique, c’est son univers. Un jeu de rôle sombre et poétique, situé dans un monde post-apocalyptique, où la ville de Lumière évoque un Paris de la Belle Époque figé dans la tragédie. On y suit une expédition lancée contre une entité surnaturelle, dans un récit mélancolique, élégant et profondément humain. Sur scène, à Los Angeles, l’émotion était palpable. Guillaume Broche, directeur du jeu, n’a pas caché la fierté d’une équipe qui n’imaginait pas un tel destin. Marinières et bérets rouges sur le dos (clin d’œil assumé et délicieusement frenchy), les développeurs ont rappelé que ce projet était avant tout une aventure collective née d’une passion commune.
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Un succès mondial né loin des projecteurs
Sorti en avril, le jeu s’est écoulé à plus de cinq millions d’exemplaires dans le monde. Un succès fulgurant, porté par le bouche-à-oreille, les critiques enthousiastes et une bande-son remarquée, composée par Lorien Testard, lui aussi récompensé lors de la cérémonie. Pour Montpellier, cette victoire rappelle que la ville, déjà bien ancrée dans les industries culturelles et créatives, est aussi un terrain fertile pour le jeu vidéo d’auteur et qu’un studio indépendant peut, depuis le sud de la France, conquérir la planète manette en main !
