Après huit ans de chantier et cinq millions d’euros investis, le Carré Sainte-Anne, joyau du quartier historique de l’Écusson, retrouve sa splendeur. Cette ancienne église désacralisée, haut lieu de l’art contemporain, rouvre fin mai avec des murs et décors du XIXe siècle magnifiquement remis en lumière.
Au centre de la nef, un arbre monumental imaginé par JR déploie ses branches, ornées de centaines de mains en papier laissées par les visiteurs. Symbole vivant, l’installation évolue au fil des contributions. « Adventice », titre de l’exposition, évoque ce qui vient de l’extérieur, comme une graine ou une main tendue — une invitation à voir dans l’ailleurs une richesse et non une menace.
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Une inspiration ancrée dans l’histoire locale
JR s’est inspiré du Lez et des graines venues d’Espagne ou d’Afrique au Moyen Âge, transportées par la laine lavée. Ces plantes discrètes ont modifié le paysage, comme un clin d’œil à la diversité culturelle qui façonne Montpellier aujourd’hui. Depuis ses “Portraits d’une génération” en 2004, JR multiplie les installations monumentales : Pont-Neuf, Pyramide du Louvre, Orient-Express… Son travail mêle photographie, collage et scénographie urbaine, toujours dans un esprit engageant.
L’arbre de JR trônera au Carré Sainte-Anne jusqu’à la fin de l’année, offrant aux visiteurs une expérience à la fois poétique et participative. Entre patrimoine restauré et création contemporaine, Montpellier signe là un mariage audacieux qui donne envie de tendre la main.
Source : Le Figaro
