Montre-moi ta poubelle, je te dirai qui tu es  !

undefined 2 mars 2020 undefined 18h38

La Rédac'

Depuis 30 ans, Bruno Mouron et Pascal Rostain fouillent les poubelles des célébrités et encadrent petits trésors et grands secrets pour en faire des œuvres d’art. Une exposition exceptionnelle nous dévoile ces natures mortes insolites et nous interroge, dans le même temps, sur notre façon de consommer.

« Moi je passais ma vie avec Gainsbourg et, un soir en rentrant chez lui rue de Verneuil, son maître d’hôtel, qui s’appelait Fulbert, était en train de sortir les poubelles. L’idée nous est venue de prendre les poubelles de Serge. C’était tellement lui qu’on a hésité à continuer, on s’est dit que les gens allaient penser qu’on l’avait imaginé tellement c’était caricatural », nous confie Pascal Rostain.

Brigitte Bardot, Mick Jager, Kate Moss ou encore Madonna, qu’elles viennent de Paris ou de L.A., beaucoup de poubelles de célébrités y sont passées. Fidèles à leur propriétaire, rien n’a été enlevé ni ajouté mis à part quelques exceptions que les deux journalistes se sont fixées afin de respecter leur intimité : « Nous avons décidé de retirer tout ce qui est à connotation sexuelle et médicale. » On apprend que Kate Moss joue au loto, que Michael Jackson boit du Coca alors qu’il est en contrat avec Pepsi ou encore que Brigitte Bardot mange de la viande à gogo.

Mais les deux journalistes ne se sont pas arrêtés aux poubelles iconiques et ont étendu leurs recherches aux poubelles anonymes du monde entier. À la manière d’archéologues des temps modernes, ils se sont lancés dans la première étude à l’échelle planétaire de la mondialisation : « C’est vraiment incroyable parce qu’on se rend compte de l’effacement des identités culturelles d’un pays à travers la poubelle d’une famille anonyme. Pour caricaturer, on retrouve toutes les grandes marques du monde entier », nous explique Pascal Rostain. Un témoignage précieux qui sera certainement très utile aux générations qui nous succèderont.

Le troisième volet de l’exposition traite du monde de l’art. Devant la nature morte de Jeff Koens on observe un dessin de Hulke, une esquisse du homard, des pinceaux et ces petites palettes de couleurs numérotées qui font l’ADN de l’artiste. « Ce qui est intéressant c’est qu’à la différence des célébrités, on y voit leur travail en amont », ajoute Bruno Mouron.

De jolis portraits de stars, parfois surprenants, souvent rassurants que l’on se délecte de découvrir les uns après les autres…

Librairie-galerie La Hune
16, rue de l’Abbaye – 6e
Jusqu’au 15 avril