CES 2020 : un Français trolle le salon avec une patate connectée

undefined 9 janvier 2020 undefined 10h35

Manon Merrien-Joly

C'est probablement l'individu le plus disruptif de tout le CES : un français a réussi à obtenir un stand pour sa "première patate intelligente" au Consumer Electronic Show, qui réunit chaque année entreprises et start-ups autour des nouveautés high tech à Las Vegas. 

L'histoire est coquace. Nicolas Baldeck, un jeune français a récemment monté sa start-up, BPZ Labs (pour "bac plus zéro" précise-t-il) et a décroché un stand à l'Eureka Park, l'espace qui accueille les start-ups. Son projet ? "Potato", la première patate intelligente qui fonctionne avec le "Neuraspud, une interface pomme de terre-machine à ultra-haute bande passante, développée pour connecter les pommes de terre et les ordinateurs. (...) Des électrodes en or sont utilisées pour capter les ondes cérébrales de la pomme de terre, qui sont immédiatement envoyées au processeur d'Intelligence Artificielle embarqué." L'objectif ? Vous voyez les Tamagotchi ? C'est un peu la même chose.

Pour la modique somme de 26 euros, le chaland peut "gérer la santé et les sentiments de sa patate favorite en temps réel" via une application mobile. Interessé.e.s ? 13 personnes ont déjà investi dans la technologie révolutionnaire de Baldeck, rapportant 429 euros à son fondateur sur la plateforme de crowdfunding Indiegogo. Pourtant, la blague lui a coûté un poil plus cher, 4000 dollars pour être précis : comptez 1000 dollars pour la location du stand, 3000 dollars pour le déplacement et le l'hébergement à Las Vegas. Pour postuler, il a suffi à Nicolas Baldeck d'envoyer un simple formulaire. Mais l'intention était là : le jeune génie français a même conçu tout un kit presse à disposition des journalistes intéressé.e.s et au sein du formulaire, il a su trouver les mots qui font frétiller l'oreille du monde de la high tech, comme "intelligence artificielle", "assistant personnel" ou "cloud". Nous aussi, ça nous rend tout chose. 

Celui qui se décrit lui-même comme un "entrepreneur, artiste et innovateur" a de l'ambition pour sa précieuse parmentière. Dans son communiqué de presse, il indique sauter l'étape du CES français avec son entreprise "en raison de la nature hautement disruptive de [leur] projet et travailler de [leur] côté de manière à sécuriser [leurs] secrets de fabrique". Une prudence que l'on ne peut que saluer, d'autant qu'elle a l'air de porter ses fruits, sans mauvais jeu de mots puisque Baldeck annonce également chercher à lever plus de fonds : "après un premier tour de table dont le montant n'a pas été divulgué, POTATO cherche maintenant à lever 50 millions de dollars en Serie-A. Cette levée de fonds donnera à POTATO les moyens de renforcer sa position sur le marché américain et d'améliorer son offre de produits. Une des nouveautés les plus attendues est sans aucun doute les prévisions météorologiques produites par POTATO." Une innovation que doivent attendre avec impatience les membres du comité d'admission du CES.