En 2022, Marseille brille de ses records et de ses classements dans des palmarès valorisants. Mais celui-là, on s'en serait bien passé. Si on parle beaucoup des températures et de la canicule extérieure, on en viendrait presque à oublier que la canicule peut être également marine. Et c'est exactement ce qui se produit depuis quelques jours notamment dans l'Ouest de la Méditerranée où le Mercure a atteind des sommets.
Pas de Mistral, pas d'autorégulation
La Côte Méditerranéenne est habituée à subir de fortes chaleurs durant la période estivale. Et le mistral (= vent venu du Nord-Est) que l'on apprécie guère, détient pourtant une vraie fonction dans la régulation de cette chaleur.
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Froid et sec, il permet de faire diminuer le Mercure tout en nous offrant une vraie bouffée d'oxygène. Et c'est justement son absence cette année, qui permet aux températures de décoller sans entraves naturelles.
Un écosystème en danger
Si tous les vacanciers venus chercher "la chaleur du Sud" sont sans doute ravis, ce n'est pas du tout le cas des experts en la matière. Peu de gens le savent, mais certaines espèces de la faune et la flore marine ne sont pas en capacité de supporter des eaux à plus de 25°C, notamment les herbes de posidonie, que le Parc National des Calanques tente déjà de préserver au maximum en limitant l'accès aux criques, les gorgones, les coraux, les éponges ou encore les oursins ! En d'autres termes, toutes les espèces qui sont sévèrement accrochées à la roche et qui ne peuvent d'elles-mêmes descendre vers des températures plus convenables.
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Les espèces mobiles ne sont elles aussi pas épargnées par cette canicule marine. Un chercheur du CNRS, Jean-Pierre Gaturro, affirme à nos confrères du Figaro, que 400 espèces sont actuellement en pleine migration du sud vers le nord de la Méditerranée, pour y trouver un peu plus de fraîcheur. À commencer par les barracudas et les mérous.
Un phénomène inquiétant qui s'inscrit dans une dynamique de réchauffement climatique globale lié aux différentes activités de l'être humain.