On exagère peut-être un peu. Mais les faits sont là : Poutine ne veut plus du rap russe tel qu'on le connaît aujourd'hui. Et n'hésite pas à le dire haut et fort à la télévision nationale.
C'était il y a quelques jours, en direct depuis Saint-Pétersbourg. Le petit Igor Matvienko, producteur et compositeur de longue date de la Mère Patrie, a tenu à faire remarquer à Vladimir Poutine que le rap n'était que drogue, sexe et violence. En soi, pas un bel exemple pour la jeunesse. Le président russe, convaincu, a annoncé que le rap devait être contrôlé, ou plutôt "guidé".
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(On n'a pas la traduction mais vous avez compris l'idée...)
L'élément déclencheur ? Dmitry Kuznetsov, rappeur connu sous le nom de Husky (ХаÑÂÂÂÂÂки), a refusé de se plier à l'annulation de son concert (orchestrée par les autorités locales). Mécontent, il avait sauté sur une voiture et commencé le spectacle pour ses fans, à la fraîche. La police était intervenue et l'avait coffré en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "wesh". Résultat : 12 jours de prison et un procès à la clé.
C'est bien connu, la répression face à l'art a toujours fait ses preuves : mettre au silence quelqu'un l'empêche de parler (logique). Sauf qu'au XXIe siècle, c'est le peuple qu'il est difficile de faire taire. Alors quand Poutine décide d'emprisonner Husky, c'est la révolte. Artistique et pacifique, d'autres acteurs du rap game se sont ainsi rassemblés pour un concert de soutien auquel le public a bien répondu présent. Dans le nez, Vlad'.
Du coup, on se demande ce qui va se passer ensuite. Les compagnies de musique sont prêtes à investir dans ces artistes (pardon ?) pour pouvoir contrôler leurs propos et les "orienter" (ah oui d'accord...), en parallèle des multiples annulations de concerts qui ont suivi et qui continuent. Le président veut ainsi limiter l'influence de cette musique sur les jeunes. On lui souhaite bonne chance.
