TCL : laisser son ticket à un autre voyageur est passible de 150€ d’amende

undefined 26 janvier 2023 undefined 09h14

Antoine Lebrun

À Lyon, il est coutume de voir des tickets laissés devant les portiques d’entrée du métro. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, ce geste solidaire très répandu par chez nous semble être une spécificité lyonnaise. Le principe est simple et tout naturel : lorsqu’un usager sort du métro, il dépose son ticket, valable une heure, à l’entrée d’un portique pour permettre à une autre personne d’en profiter. Un beau geste de solidarité mais aussi un gros manque à gagner pour le réseau TCL.

Alors forcément, la mesure est interdite. Dans les faits, céder son ticket à un tiers est passible d’une amende de 150 euros. Le réseau de transports en commun lyonnais fait aussi la guerre à ceux qui en profitent et utilisent le titre d’un tiers en leur promettant une amende équivalent de 150 euros. Enfin, le fait de vendre des tickets à la sauvette (c’est à dire de ramasser les tickets déposés afin de les revendre) est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 3 750 euros et 6 mois de prison (dans ce cas précis, on peut comprendre la sanction).

Une pratique vouée à disparaître

En 2017, les TCL avaient choqué avec une campagne contre la fraude dans laquelle les actes de solidarité étaient définis comme contraires à la loi et les auteurs de ces « beaux » gestes étaient présentés comme des malfrats. Une campagne choc qui avait provoqué la colère de nombreux Lyonnais qui s’étaient alors rassemblés lors d’une manifestation organisée sur la place Bellecour afin de clamer que « la solidarité n’est pas un délit ». Une pétition lancée en parallèle avait d'ailleurs récolté plus de 10 000 signatures. 

Et la mauvaise nouvelle, c’est que le Sytral fait tout pour empêcher ces élans de solidarité. Avec la fin annoncée du billet magnétique fin 2023, il ne sera bientôt plus possible de laisser son titre de transport à autrui. Les tickets traditionnels seront à terme remplacés par des billets en carton rechargeables, rendant cette pratique totalement impossible. Profitons donc des quelques mois de solidarité qu’il nous reste.