Journal d’une expat’ #1 : 5 choses qui m’ont surprise en arrivant à Lyon

undefined 24 novembre 2022 undefined 08h35

Tifaine Pimentel


1. Lyon, capitale de l'ésotérisme

Je suis ce qu’on appelle communément une "sorcière". En tout cas, c’est comme ça que mes proches s’amusent à me nommer ! Très portée sur les énergies, la "spiritualité" dans son sens le plus large, l’astrologie (aucun commentaire… Si vous êtes médisants, ma boule de cristal me le dira et je vous jetterai un sort. Je rigole… Ou pas. Non en vrai je rigole.*), bref, sans en faire des caisses ni ne jurer que par ça, le sujet m’intéresse. Avant de poser mes valises pour de bon, j’étais déjà venue tâter le terrain en hiver 2021. Dès mon arrivée à Lyon, je remarque une omniprésence de bâtiments à connotation religieuse et/ou un certain intérêt autour de l’occulte. Églises, cathédrales, cryptes, catacombes, tombeaux, un grand "Merci Marie" sur la colline de Fourvière, j’en passe… À titre personnel, c’est une des premières choses qui m’a frappée dans l’atmosphère Lyonnaise. J’ai donc décidé de faire de plus amples recherches, et voilà ce que j’ai découvert. Liste non exhaustive (le sujet mériterait un article à part entière !) :

- Lyon est la capitale de l’ésotérisme, de l’étrange et de la "sorcellerie" !
- Pas loin de Lyon se trouve la plus grande statue de France, une des plus grandes statues d’Europe, qui représente la Vierge Marie ! On peut y admirer une vue superbe de la métropole Lyonnaise. Pour en rajouter une couche : à Saint-Romain-au-Mont-d’Or, tout près, se trouve un ancien bureau de poste du 17ème siècle, désormais devenu musée, sobrement intitulé "La Demeure du Chaos" !
- Une légende raconte que la Vierge Marie aurait épargné Lyon de la peste grâce à une intervention divine. Pour la remercier, les Lyonnais auraient commencé à éclairer leurs fenêtres de bougies… Ça vous rappelle une certaine fête ?
- Dans Le Grand Lyon se trouve un musée confidentiel : la Collection Criminalistique. On y trouve des squelettes de condamnés, plus de 1300 pièces historiques qui retracent l’histoire des sciences criminelles, plusieurs armes surprenantes… De quoi bien dormir !
- Il existe des traces de rites, d’attraits pour l’alchimie dès les années 1770, notamment dans la franc-maçonnerie. Tout un groupe de maçons s’adonnaient à des formes de spiritisme. Un enfant nommé "Colombe" servait même de médium ! À la fin du XXe siècle, Lyon devient une pépinière d’occultistes, de gnostiques, de spirites… Et le bonus qui devrait vous plaire : le vin était déjà fortement vénéré !
- Sur un article de Visiter Lyon, on peut lire : "Les Arêtes de poisson sont un mystère de Lyon que la ville préfère oublier. La ville de Lyon refuse même d'en parler." Si ça, ça n’appuie pas un peu plus le titre de "Capitale de l’étrange" de Lyon !! Le mystère des arêtes de poisson reste entier. Du vrai nom de "Galeries souterraines de la Balme-Saint Clair" ou "Réseau des fantasques", ce réseau souterrain (en arêtes de poisson) n’est pas beaucoup documenté et j’ai envie de vous laisser avec ça !

Pas étonnant qu’on sent facilement qu’il se trame quelque chose de mystique dans l’air Lyonnais…

* ou pas…


2. Les ruelles secrètes et les cours d'immeubles cachées 

Je parle bien évidemment des traboules dont je n’avais jamais entendu parler avant d’emménager, mais de façon plus générale, des petits raccourcis à travers les immeubles et les cours. La grande enfant en moi perçoit Lyon comme une très grande aire de jeux dans laquelle se perdre, retrouver son chemin, découvrir d’autres endroits façon Narnia : « Où vais-je atterrir si j’ouvre cette porte ?! » … Très propre à la ville. L’histoire des traboules m’a tout de suite happée, de l’origine de son nom (du latin "Transambulare", qui signifie traverser… Trop cool non?!), en passant par leur fonction originelle jusqu’à leur esthétique toute singulière. Si comme moi, vous n’êtes pas originaire de la région et que les traboules sont encore un concept un peu vague, voici un minuscule point culture :

Certaines traboules remontent à la Renaissance, mais les premières ont été aménagées au 4ème siècle et étaient notamment utilisées pour se ravitailler en eau. Dès le XIXe siècle, elles se sont révélées utiles dans le commerce du textile, en facilitant des passages rapides et couverts. Voici un article dans lequel on vous en dit plus !


3. Les appellations dans la gastronomie lyonnaise

Bouchons Lyonnais (restaurants traditionnels), cervelle de canut (spécialité fromagère typique, comme sur la photo. Avant de voir à quoi ça ressemblait vraiment, tous les "Saw" défilaient dans ma tête), Jésus de Lyon (oui oui, les Lyonnais et Lyonnaises savent, on parle d’un saucisson. Je disais quoi dans mon premier point déjà ?), le tablier de sapeur (originellement appelé "tablier de Gnafron" ou "bonnet nid d'abeille"… En gros, il s’agit d’une recette à base de gras-double, de fraise de veau ou de bonnet. Toutes les appellations sont exceptionnelles.), le coussin de Lyon (spoiler : c’est du chocolat), les grattons (composés de tissus adipeux de viande confite dans sa graisse), les bugnes (type de beignet. Le nom est juste rigolo.)
Bref, est-ce que j’ai besoin d’argumenter pour celui-ci ? Allez, j’ajoute tout de même que ma surprise a été aussi grande, de la plus agréable des manières, quand j’ai goûté à mon tout premier Bouchon Lyonnais.


4. La place dégagée de Bellecour
 

Avec un nom pareil et du fait de sa célébrité à Lyon, je m’attendais à une… belle cour. La formulation est cancanière, disons que je m’attendais à une place spacieuse, très animée, avec plusieurs statues ou éléments notables, des décorations reconnaissables, des spot, des bars/restaus qui longent les bords, un peu à la façon de la Place Stanislas à Nancy pour les connaisseurs et connaisseuses, ou plus simplement de la Place des Terreaux. J’ai été très étonnée de son aspect plutôt "square", aéré, bien qu’on y trouve tout de même certains composants énumérés plus tôt. Disons qu’à la manière d’un film tiré d’un livre lu, je ne m’en étais pas forcément fait cette représentation. Ça n’empêche qu’elle soit tout de même très belle et agréable, il est bon d’y respirer après s’être baladé en heure d’affluence rue de la République ! 


5. L'architecture et la conception de la ville 

Je rentre dans le vif sans plus attendre : LES GRIMPETTES ! En arrivant à Lyon, je ne savais pas DU TOUT que Lyon possédait autant d’escaliers, de pentes, de montées, de quartiers perchés en hauteur où il faut parfois se rendre avec des funiculaires (quand on n’a pas envie de marcher tout du moins). Quel ne fut pas mon plaisir lorsqu’il eut fallu faire un double des clés de mon appartement, chez un serrurier situé dans les plus hautes salles des plus hautes tours de Croix Rousse. J’ai découvert plus tard qu’il y en avait des plus proches de chez moi, mais je suis un cas désespéré. J’ai donc suivi sagement mon GPS, avant de me retrouver en bas de ce qui allait s’avérer être une tendre épopée. Je suis de nature mi-sportive mi-feignasse, le parfait entre deux. Je m’entretiens, pour autant, j’ai mes jours. Ce jour-là, par exemple, je n’étais pas préparée psychologiquement. Je m’aventurais dans le parfait inconnu ! J’ai beaucoup ri. Depuis, je sais. Mais à l’époque, je ne savais pas. 

Fourvière, la Presqu’Île, autant de parties que j’ai trouvé également très originales au niveau de leur configuration. Pour ce qui est de l’architecture, je trouve qu’elle mêle traditions et modernisme, et bien évidemment, pour clôturer : j’ai été amusée de découvrir plusieurs églises à des endroits improbables, nichées dans des rues inattendues au beau milieu d’immeubles et bâtiments sans lien religieux !

Alors, on se retrouve une prochaine fois pour de nouvelles aventures dans le journal de l’expat’ ?!