Coup de gueule : la rue de la République, paradis du sondage et des bonnes causes

undefined 14 novembre 2017 undefined 10h46

Antoine Lebrun

On a bien réfléchi avant de se lancer dans ce coup de gueule cinglant. On avait même décidé de se raviser jusqu’à hier. Sauf qu’on a eu envie de faire un tour chez Zara pour s’équiper en gros pulls d’hiver. Et là, c’est le drame…

Cinq fois. Après une cinquantaine de mètres parcourus dans la rue de la République, nous avons été accosté cinq fois par des membres d’associations ou d’instituts de sondages. En plein été, quand les oiseaux chantent, le soleil brille et la chaleur brûle notre jolie peau, ça peut le faire, mais quand il fait 5° et que le vent ruine notre sublime brushing, c’est non.

Le harcèlement…pour la bonne cause

Alors on sait, les pauvres gens chargés de nous stopper dans la rue n’y sont pour rien, ils ont même un sacré mérite tant ils doivent être ignorés, snobés ou même insultés à longueur de journée. On sait aussi que les causes pour lesquelles ils se battent sont louables, que des pays pauvres ont besoin de notre aide, que des associations de recherches médicales attendent nos dons et que des groupes divers comptent sur le soutien du peuple. On sait tout ça, mais une question nous turlupine : pourquoi être tous au même endroit ?

De l’amabilité cordiale à l’ignorance snobinarde, en passant par la gène

On n’a pas fait d’études dans le domaine mais on est à peu près certain qu’on a beaucoup plus de chance de s’intéresser à la bonne parole d’une association ou aux questions d’un sondeur lorsqu’il est seul, isolé et qu’il n’y a pas 15 autres personnes qui attendent leur tour pour nous accoster. Alors pourquoi la rue de la République est-elle devenue un tel enfer (Oui, on y va un peu fort mais c’est pour la bonne cause aussi) ? Pourquoi doit-on zigzaguer, faire mine d’être au téléphone, longer les murs, prendre son air le plus innocent pour échapper à ces dizaines de têtes chercheuses à l’affut du moindre coup d’oeil ou même pire, changer d'itinéraire ?

D’autant que quand on est gentils et qu’on a le coeur sur la main (comme nous), on sait bien que la tâche de ces gens est à plaindre et on a aucune envie de les envoyer bouler. Donc on se laisse faire une, deux, dix fois. Puis un beau jour, c’en est trop pour nos petites épaules glacées par le froid hivernal de ce mois de novembre. Ce jour est arrivé hier pour nous. Et on est désolé pour tout, mais il fallait vraiment que ça sorte.