Une cité HLM de 1 300 logements bientôt chauffée avec des excréments en France

undefined 21 mai 2021 undefined 10h39

Aurélie S

Oui, la question semble capillotractée mais elle est bien réelle. La station d’épuration Géolide, implantée à Marseille, a même concrétisé cette idée extravagante.

Quand on y pense, trouver une utilité aux selles n’est pas un concept si aberrant que cela. Les adeptes des toilettes sèches avaient déjà compris leur intérêt en utilisant les déchets organiques humains en compost. Regardez Bill Gates : il y a quelques années de cela, le milliardaire américain avait révélé sur son blog le secret pour transformer son caca en eau pure et potable. Les possibilités seraient-elles infinies ? Dans tous les cas, nos fesses attirent de plus en plus l'œil des industriels.

De l'or dans les toilettes

La raison ? Non seulement la matière première (si on peut dire) est gratuite, produite par l’homme mais elle présente également l’avantage de ne pas s’épuiser. Pensez-vous qu’un jour, vous n’irez plus aux toilettes ? La réponse est évidemment négative, et c’est pourquoi nos matières fécales constituent le nouvel or brun des industriels. Grâce à un savant procédé de fermentation des eaux usées, de filtration et de mise aux normes, la station d’épuration marseillaise Géolide parvient à obtenir du biométhane. Il s’agit d’un gaz dont les propriétés sont similaires à l’hydrocarbure originel appelé méthane que l’on retrouve naturellement dans la nature notamment dans les marais. Ce biogaz sera utilisé par la société Habitat Marseille Provence pour chauffer 1319 appartements de la cité HLM de La Soude. D’après Les Éclaireurs, plus de 4 000 habitants bénéficieront de ce gaz confectionné à partir de matières fécales. 

Si l’idée de se chauffer à l’étron est peu ragoutante, le procédé n’en est pas moins écologique. Le magazine explique : “ces foyers convertis au gaz vert sans même le savoir diminueront alors par 14 leurs émissions de CO2 et le bilan carbone de leur logement.” Habitat Marseille Provence prévoit même de produire, en parallèle au gaz, de l’électricité dans les années à venir. Une opération qui colle bien à la maxime de Lavoisier sur le changement d’état de la matière : “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !”