Les apérues, la nouvelle tendance du déconfinement à Lyon

undefined 27 mai 2020 undefined 14h25

Antoine Lebrun

Déconfinement + soleil + terrasses fermées = émeutes festives sur les quais lyonnais. Avec des températures estivales, un grand soleil et des quais bondés, Lyon parviendrait presque à nous faire oublier que l’épidémie de Covid-19 continue de se propager. En dépit de la fermeture des bars, restaurants et cafés, l’apéro (sport le plus populaire chez les Français) est toujours aussi pratiqué.

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Depuis le début du déconfinement, de nombreux Lyonnais se ruent sur les quais de Saône et du Rhône pour s'y faire une place au soleil en compagnie de leurs tendres amis. À défaut de s'entasser sur les terrasses et péniches de la ville, ils s'agglutinent sur les berges pour profiter de la douceur du temps, souvent une bière à la main. Alors oui c'est sympa, oui c'est convivial et oui ça fait du bien après deux mois passés sans voir les copains. Sauf que le virus tourne encore et les risques de deuxième vague (qui serait évidemment une véritable catastrophe pour l'économie) est toujours bien présent. 

La rue : nouveau spot de l’apéro

À l’heure où nous sommes tous déconfinés, plus besoin de se déplacer pour retrouver ses potes, l’apéro est dans la rue. Résultat, il est facile de s’ouvrir une bière ou de se servir un verre de vin directement sur le trottoir ou le long des quais. Une alternative pour oublier que les bars, sont eux toujours fermés. Que ce soit pour des retrouvailles entre amis, pour souffler après une journée de boulot ou simplement pour profiter des beaux jours, tout prétexte est bon pour un petit godet.

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Avant le confinement, 40 % des Français prenaient l'apéro au moins une fois par semaine, pour une consommation moyenne de 2,7 verres par jour et par personne, selon Statista. S’il n’existe pas encore de chiffres sur la consommation d’alcool en période de déconfinement, nul besoin d’être Einstein pour le remarquer : on boit toujours autant. Si certains préfèrent se cacher chez eux ou dans des bars clandestins pour boire un coup, d’autres s’affichent clairement dans la rue, un verre d’alcool à la main

La vente d’alcool à emporter

Pour survivre malgré l’interdiction de rouvrir leurs établissements, les restaurants et bars se lancent désormais dans la vente d’alcool à emporter. Pour autant, la vente d’alcool sur le trottoir n’est pas au goût de tout le monde. Ces initiatives propices aux rassemblements de rue sont notamment pointées du doigt sur les réseaux sociaux.


Pour l’instant les autorités n’ont pas interdit les apérues, et la consommation d’alcool n'est pas limitée dans certaines zones comme c'est déjà le cas sur les berges de Seine et du canal Saint-Martin à Paris. « La réussite du déconfinement passe par la prudence et le civisme de chacun. Face à l’irresponsabilité de certains comportements, j’ai demandé au préfet de police d’interdire la consommation d’alcool le long du canal Saint-Martin et des voies sur berges », affirmait Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, dans un tweet publié le 12 mai. Côté bars, en période de crise sanitaire, ces derniers ont bel et bien l’autorisation de vendre des boissons à emporter à condition que cela corresponde à leur licence.

Des rues bondées...mais pas de masque

Le problème c’est que les rassemblements de plus de dix personnes sont interdits sur la voie publique, alcool ou pas. Une question s’invite donc au milieu de la fête : les apérues ne risquent-t-ils pas d’entraîner une deuxième vague ? Selon nos confrères du Parisien, sur 2 200 promeneurs, seuls 10 % seulement étaient équipés d’un masque. Pour trinquer à cette liberté retrouvée, il faudrait donc respecter les gestes barrières et distances de sécurité, au risque de la perdre à nouveau. Quoi qu’il en soit, l’ivresse sur la voie publique reste punie d’une amende de 150 €.



L'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.