Flashback : le jour où les Daft Punk ont organisé une teuf clandestine près de Lyon en 1995 (et sans casque)

undefined 25 février 2021 undefined 07h22

Antoine Lebrun

C’est la grosse nouvelle de la semaine : le duo mythique Daft Punk a annoncé sa séparation après 28 ans d’une collaboration grandiose. Dignes représentants de la musique électronique et de la désormais célèbre French Touch, le plus légendaire des groupes casqués formé par Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo a révolutionné l’univers de la techno et de l’électro. Mais avant de devenir des stars planétaires, les Daft Punk ont fait leurs gammes au début des années 90, à une époque qui semble bien lointaine aujourd’hui…

Nos confrères du Progrès reviennent sur l’un des rares (et premiers) passages du groupe français en région lyonnaise. C’était en 1995 et les Daft Punk commençaient tout juste à se faire un nom dans le milieu après la sortie de leur premier gros succès « Da Funk ». Au mois de juin 95, les Daft Punk jouent à visages découverts devant 2 000 ou 3 000 personnes dans un hangar désaffecté de Chassieu, tout près de la caserne de la CRS 45, lors d’une fiesta clandestine.

Jouer au chat et à la souris avec les gendarmes

Car à cette période, la tendance des fêtes sauvages (venue tout droit d’Angleterre) déferle sur la France et les autorités font tout leur possible pour interdire ces rapts illégales. « À l’époque, c’est simple, tout était interdit, se souvient Patrice Mourre, alias DJ P. Moore, co-fondateur des Nuits Sonores et figure de la techno en France pour Le Progrès. Alors la solution, c’était de créer des contrefeux. On avait fait quatre flyers avec autant de lieux différents et finalement, la soirée a eu lieu dans un 5e ».

Alors que les gendarmes se regroupent à Villefrance-sur-Saône pour empêcher la tenue de cette teuf clandestine, c’est finalement 50 kilomètres plus loin, à Chassieu, que la fête bat son plein. Arrivées sur place plus tard, les forces de l’ordre tenteront de mettre fin au concert mais se retrouveront vite submergés par la foule et l’ambiance survoltée des lieux. « Je me souviens, c’était un peu n’importe quoi, on avait fait des trous dans les grillages pour que les gens puissent passer », sourit DJ P. Moore.

Les Daft Punk à visages découverts

Hasard du calendrier : le même jour, l’émission de France 2 Ça se discute, présentée par le regretté Jean-Luc Delarue, décide de tourner un reportage sur le phénomène techno. Et surprise : au tout début du reportage (durant les 20 premières secondes), on y découvre les Daft Punk en train de discuter au second plan...sans casque. L’une des très rares images d’archives qui permet de découvrir les vrais visages des mystérieux artistes.

Il s’agissait alors de la deuxième venue du groupe en terres lyonnaises puisque leur premier visite remonterait à 1993 au Zoo, rue Mercière, qui fût l’un des tous premiers clubs électro de Lyon. « C’était en semaine, on avait dû faire 15 entrées », se remémore Patrice Moure. Une tout autre époque qu’on regrette amèrement de ne pas avoir connu…


L'article du Progrès