Le zoo du parc de la Tête-d’Or, tel qu’on le connaît depuis des générations, est en pleine révolution tranquille. Fini le temps où les enclos faisaient office de vitrines animalières : place à une nouvelle ère où la protection prend le pas sur l’exposition. « On passe d’une aire d’exposition à une aire de protection », lâche Gautier Chapuis, adjoint à la Biodiversité et à la Condition animale à la Ville de Lyon dans des propos récoltés par Le Progrès. Et ce n’est pas qu’une jolie formule. C’est un véritable tournant.
Objectif 100 % d'animaux sur la liste des espèces en voie d'extinction
À l’heure où les débats sur la captivité des animaux sauvages s’intensifient, la mairie écologiste tente une réponse nuancée : pas de fermeture pure et simple, mais une transition vers un modèle plus éthique, plus respectueux, plus engagé. Le zoo devient peu à peu un sanctuaire pour les espèces en danger, avec pour objectif de ne conserver à terme que des pensionnaires réellement menacés. Actuellement, 70 % des animaux présents figurent déjà sur la liste rouge des espèces en voie d’extinction. L’ambition est de grimper à 100 %. Exit les crocodiles, adieu les panthères de l’Amour. Et bientôt, pourquoi pas, bonjour aux capucins à poitrine jaune qui pourraient quitter la Primaterie pour un enclos plus adapté.

Mais cette mue ne s’arrête pas aux barreaux. Elle se lit aussi dans les allées. Depuis peu, face à la Primaterie, un vaste chantier de végétalisation a débuté : 2 500 m² vont se transformer en ambiance forestière, avec 22 nouveaux arbres, des sols désimperméabilisés, et des circulations repensées pour mettre à distance certains animaux. À terme, d’autres zones du parc comme la Vacherie ou la Forêt d’Asie pourraient suivre. Ce n’est plus seulement un zoo, c’est un manifeste vivant pour la biodiversité.
Source : Le Progrès
