Interpol menaçait de plier bagage faute d’espace suffisant dans ses locaux lyonnais. Installée depuis 1985 en lisière du parc de la Tête d’Or, l’organisation devait loger une partie de ses équipes à la Cité Internationale, loin de la confidentialité de son siège. Dès 2017, face à la montée des effectifs et aux pressions financières, l’idée d’un départ vers le Moyen-Orient ou Singapour s’était imposée comme une réelle menace.
Une négociation sous tension entre Paris et Lyon
Les discussions ont opposé la mairie écologiste et le ministère de l’Intérieur pendant plusieurs années. En 2021, Gérald Darmanin réclame l’implication financière des collectivités locales, ce que le maire Grégory Doucet refuse sans garanties claires. S’ajoute à cela la polémique autour de l’élection d’Ahmed Naser Al-Raisi, président controversé d’Interpol, qui crispe encore plus le dossier.
Le compromis trouvé en 2023
Un accord quadripartite a finalement scellé le sort du siège. L’État s’engage à financer 61,2 millions d’euros, la Région et la Métropole apportent 9 millions chacune, tandis que la Ville de Lyon met sur la table son apport foncier : une parcelle de 6 557 m² estimée à 15,8 millions d’euros, cédée à l’État pour un euro symbolique. En retour, Interpol bénéficie d’un bail emphytéotique jusqu’en 2084, assorti d’un droit à construire.
Un projet urbain d’envergure pour 2029
Les travaux d’extension devraient débuter après le dépôt du permis de construire prévu en 2026. La livraison est attendue à l’horizon 2029, dans le cadre strict de la Charte de la Qualité Urbaine, Architecturale, Paysagère et Environnementale de la Ville. L’enjeu est double : offrir à Interpol des bureaux à la hauteur de ses ambitions et affirmer la place de Lyon comme capitale mondiale de la coopération policière.
Source : Le Figaro
