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Des scanners corporels installés à l'entrée d'un lycée à Lyon, une première en France

undefined undefined 2 septembre 2025 undefined 19h00

Antoine Lebrun

Pour la première fois en France, des lycéens ont passé un scanner corporel avant d’entrer en classe. Ce lundi de rentrée, le lycée Charles Mérieux à Lyon a servi de terrain d’expérimentation à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, comme l'explique Ouest-France. Les élèves ont dû franchir ces portiques à ondes millimétriques, semblables à ceux utilisés dans les aéroports. Objectif affiché : renforcer la sécurité scolaire, sous l’œil du président LR de la Région, Fabrice Pannekoucke.

La Région assume sa ligne sécuritaire

Pour le président de Région, protéger les établissements doit être une priorité. « Pourquoi pourrions-nous sécuriser un aéroport et pas un lycée ? », a-t-il lancé devant les caméras. Selon lui, ce dispositif place l’école au même niveau de protection que des sites sensibles comme Notre-Dame de Paris. Une démonstration symbolique qui s’inscrit dans une stratégie sécuritaire assumée depuis plusieurs années par la majorité régionale.

L'opposition vent debout (évidemment...)

Mais l’opposition dénonce une “surenchère sécuritaire” jugée inefficace. Pascale Bonniel-Chalier, conseillère régionale EELV, s’est insurgée contre cette initiative qu’elle compare à une fuite en avant technologique : « Portiques, scanners… où va-t-on s’arrêter ? ». Pour elle, ces dispositifs ne répondent pas aux véritables enjeux du système éducatif : l’accompagnement des élèves et des enseignants.

Le SNES-FSU, principal syndicat enseignant, dénonce une opération de communication plus qu’une solution réelle. Dans un communiqué, il fustige « des technologies clinquantes et coûteuses » et réclame plutôt un renforcement des équipes éducatives et de la présence humaine dans les établissements. Pour eux, seule une politique axée sur l’accompagnement social et pédagogique des jeunes peut améliorer la sérénité à l’école.

Un test qui ouvre un vrai débat national

Au-delà de Lyon, cette expérimentation pourrait bien lancer un bras de fer politique et éducatif. Si la Région envisage d’étendre le dispositif, les critiques mettent déjà en garde contre une école transformée en aéroport géant, loin de sa mission première : instruire et émanciper. Une rentrée pas comme les autres, qui risque de laisser des traces bien au-delà des portiques.

Source : Ouest-France