Dans une vidéo virale, l'acteur, écrivain et animateur Lorànt Deutsch se filme place Bellecour et raille les voilages jaunes-orangés de l’installation « Tissage urbain », qu’il compare à… des draps mis à sécher. Une pique envoyée avec l’humour érudit qu’on lui connaît, glissant au passage une référence aux Canuts, au textile et au bon vieux Louis XIV qui trône juste à côté. Résultat : près de 800 000 vues en 72 heures et un débat relancé de plus belle.
Et l'artiste n'y va pas avec le dos de la cuillière : « Je suis place Bellecour où les Lyonnais ont décidé d’y faire sécher leurs draps. Je sais que Lyon c’est la capitale des draps, du textile, des Canuts, la soie… Mais quand même faire ça devant Louis XIV (une statue du souverain y règne), je ne sais pas… Il y a un truc qui burne ! ».
Une œuvre déjà au cœur des critiques
L’installation n’avait pas attendu Lorànt Deutsch pour faire grincer des dents. Créée comme un clin d’œil aux métiers à tisser lyonnais, cette structure faite de voilages tendus sur des arches de bois est accusée de tout et son contraire depuis son apparition cet été. Le principal reproche revient comme un mantra : son coût. Avec 1,5 million d’euros investis par la mairie écologiste, l’œuvre est devenue le symbole d’un désaccord profond entre élus, habitants et opposants politiques.
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Sous le post de Deutsch, les commentaires fusent : certains applaudissent son humour, d’autres dénoncent une dépense inutile, et beaucoup rappellent que nombre de Lyonnais n’ont jamais validé ce projet. Entre ironie assumée et agacement réel, Bellecour semble devenir l’arène où chacun vient déposer son argument avec la même énergie que lors d’un derby OL-ASSE.
La politique récupère la balle au bond
Dans ce brouhaha digital, l’opposition municipale n’a pas laissé passer l’occasion. Jean-Michel Aulas, désormais candidat aux municipales de 2026, a relayé la vidéo avec un commentaire cinglant : « Si seulement il n’y avait que ça ». Une manière élégante (ou presque) de tacler le maire sortant Grégory Doucet, déjà visé par des critiques sur sa politique culturelle et ses arbitrages budgétaires. L’affaire des “draps de Bellecour” n’est donc pas près de se replier.