Depuis des décennies, une ombre glaciale plane sur le Musée des Beaux-Arts de Lyon, exhalant une atmosphère de mystère que les visiteurs, tout comme les gardiens, ressentent dès la tombée de la nuit. Murmures inquiétants, pas résonnant dans les galeries désertes et une silhouette spectrale en robe noire… L’esprit d’une nonne expulsée des lieux hanterait les lieux, en silence, mais avec une présence tenace, invisible aux yeux de la science et pourtant omniprésente.
Retour au XVIe siècle. À cette époque, l’actuel musée n’était qu’une austère abbaye Saint-Pierre, un lieu saint dévoyé par des pratiques licencieuses des religieuses qui habitaient ses murs. L’irrévérence des sœurs aurait été un scandale tel que même le roi Louis XII en fut informé. Avec l’appui de l’archevêque de Lyon, François de Rohan, il ordonna l’expulsion des religieuses, mettant fin à leurs excès et fermant les portes de l’abbaye.
Une nonne expulsée...mais toujours présente
Mais toutes ne s’éloignèrent pas. Parmi les âmes déchues, une certaine Alix de Tézieux, autrefois sœur parmi les trente religieuses, n’aurait jamais réellement quitté les lieux. Chassée de son refuge, elle sombra dans la misère, mourant en 1524 dans un dénouement tragique. Deux ans plus tard, en 1526, son esprit aurait fait son retour parmi les pierres froides du monastère, apparaissant pour la première fois, glissant dans les ombres comme une douleur non éteinte.
À ce jour, on raconte que son spectre hante les galeries du musée, longeant les toiles et les sculptures dans un silence pétrifiant, comme si elle veillait encore sur ces murs qui l’ont trahie. Un murmure, un frisson, un souffle glacé… Alix de Tézieux, fantôme d’un autre temps, refuserait de quitter ce monde, transformant le musée en un sanctuaire impénétrable pour quiconque oserait briser la paix de l’ombre.