C'est la stratégie choisie par le gouvernement irlandais que tout le monde redoutait : un reconfinement temporaire de sa population. Le prix à payer, selon plusieurs économistes et responsables politiques, pour sauver les fêtes de fin d'année. Depuis, plusieurs pays envisagent un confinement de l'Avent. Zoom sur l'hypothèse probable d'une nouvelle quarantaine.
Le cas irlandais
En raison de l'accélération de la circulation du SARS-CoV-2, le Premier ministre irlandais a pris la parole pour annoncer à son pays un reconfinement temporaire. Contrairement au confinement total du printemps dernier, les écoles et les crèches resteront ouvertes en Irlande même si tous les commerces non essentiels devront fermer. Les bars et les restaurants de leur côté ne pourront servir que de la nourriture à emporter et les Irlandais devront rester chez eux, a précisé le chef du gouvernement lors d’une allocution télévisée.
“The government has decided to increase the level of controls in most of the country.”
— SkyNews (@SkyNews) October 5, 2020
Irish Prime Minister, Micheál Martin confirms the country is moving to level three restrictions nationwide.
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Un reconfinement préventif...
L'idée ? Prendre de l'avance sur le virus. Eric Dor, directeur des études économiques et professeur à l’IESEG School of Management de Paris et Lille, expliquait d'ailleurs à la RTBF l'importance d'endiguer la propagation du virus tant qu'il en est encore temps ; « On n’aura pas d’autre choix qu’un confinement total du style de celui qu’on a connu au printemps, qui à ce moment-là s’étendrait évidemment jusqu’au mois de décembre. [...] Le mois de décembre est un mois particulièrement important pour le chiffre d’affaires du commerce, par exemple, ou de la restauration, des secteurs qui ont été tellement éprouvés ». Ainsi, « il est indispensable que l’économie fonctionne pour générer les recettes fiscales qui permettent de financer les soins de santé ; toute la sécurité sociale, les retraites, les allocations chômage et les allocations aux handicapés. », ajoute-t-il.
Pour sauver l'économie
Une réflexion rejointe par les prix Nobel d'économie 2019, Abhijit Banerjee et Esther Duflo, qui recommandaient – dans une tribune parue dans Le Monde fin septembre – un confinement du 1er au 20 décembre dans tout le territoire. Selon les deux économistes, « le coût pour l’économie serait important, mais moins que d’avoir à annuler Noël ou qu’un reconfinement dans des circonstances bien pires quinze jours plus tard ». « Les achats de Noël pourraient être encouragés pendant le mois de novembre (en autorisant les ouvertures tardives, les soldes, etc.), et les magasins pourraient rester ouverts pour les commandes pendant le confinement. », ajoutent-ils.
Tandis que le Premier ministre gallois Mark Drakeford a également annoncé un reconfinement de deux semaine, la chancelière allemande n'écarte pas la mise en place de nouvelles restrictions. Croisons les doigts les bonbons !
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