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Histoire de Lyon : en 1766, le jeune Mozart donnait un concert à Lyon... à 10 ans et demi !

undefined undefined 16 mai 2025 undefined 17h00

Antoine Lebrun

En 1766, Lyon accueillait le plus grand compositeur de tous les temps ! On l’imagine, frêle silhouette au clavecin, les doigts agiles sur les touches, le regard vif sous une perruque un peu trop grande. Ce 13 août 1766, à Lyon, un enfant de dix ans et demi s’installe sur scène. Il s’appelle Wolfgang Amadeus Mozart. Oui, LE Mozart. Accompagné de son père Léopold, maestro du marketing musical avant l’heure, et de sa sœur Nannerl, également prodige, le jeune Wolfgang s’arrête dans la capitale des Gaules pour ce qui n’est alors qu’une étape sur la route du retour vers Salzbourg, après une longue tournée européenne.

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© « Petit portrait de famille » par Louis Carrogis de Carmontelle en 1764

Un séjour d'un mois à Lyon avec un concert en apothéose

Durant quatre semaines, la petite famille flâne dans les rues commerçantes de Lyon, noue quelques relations dans la bonne société locale et, surtout, offre un concert à la Maison du Concert, une salle nichée non loin de l’actuelle église Saint-Bonaventure, aujourd’hui disparue sous les pierres du Palais du Commerce. Ce lieu, construit en 1724, pouvait accueillir quelque 250 privilégiés, installés entre balcons, loges et podiums. Ce soir-là, pourtant, aucune chronique retentissante, aucun effet d’annonce : le passage du génie en culottes courtes se fait dans une relative discrétion. Presque un secret bien gardé.

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La Maison du Concert à droite de l’actuelle église Saint-Bonaventure © Bibliothèque Municipale de Lyon

C’est pourtant un moment rare, un bout d’histoire oublié dans les méandres du XVIIIe siècle, que seuls quelques passionnés et chercheurs ressortent des archives. À une époque où les selfies n'existaient pas, le souvenir de ce concert n’a survécu que par fragments, échos discrets d’une note jouée entre deux fleuves. Alors la prochaine fois que tu passes près de la place de la Bourse, tends l’oreille. Qui sait, tu entendras peut-être résonner un soupçon de clavecin, venu d’un autre temps...