Histoire de Lyon : quand la ville était le paradis des maisons closes et des bordels

undefined 7 mars 2020 undefined 09h25

Jeanne Ulhaq

 Aujourd’hui majoritairement exercé dans le 7e arrondissement de Lyon, le plus vieux métier du monde était aussi l’un des plus banalisés au 19e siècle. Jusqu’à l’annexion des périphéries urbaines de Lyon en 1852, la prostitution était reine en Presqu’île, entre la place Bellecour et le bas des pentes de la Croix-Rousse.

Des dizaines de maisons closes à la vue de tous dans entre Bellecour et Croix-Rousse

Avec pas moins de 50 maisons closes autour des Célestins et l’Hôtel Dieu, le 2e arrondissement était le repère des patrons (provenant majoritairement du centre de la France), des filles de joie et des clients désireux de céder au plaisir de la chair. On comptait donc de nombreuses maisons dans des ruelles du côté de la Saône, notamment rue d’Ambroise, rue d’Archers et dans la sinueuse rue des Templiers, où l’offre explosait littéralement avec pas moins de 15 maisons étaient réparties dans seulement 2 immeubles !


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L’offre se poursuivait ainsi jusque dans les pentes avec une cinquantaine de maisons à Cordeliers avec une forte concentration dans les rues Ferrandière et Mercière (bon appétit), et 57 maisons près de Terreaux, autour des places du Griffon et Sathonay. Le tout à la vue de tous, aussi bien dans les petites ruelles sombres que dans les grandes rues qui font le charme de notre chère ville aujourd’hui. Dingue !

Guillotière centre de la prostitution après 1852

Après l’annexion des périphéries à la moitié du siècle, de nouvelles maisons vinrent s’ajouter à la liste dans les quartiers de Vaise et de Guillotière, qui devint alors le centre de la prostitution lyonnaise, tandis que l’activité évoluait vers les conditions précaires qui lui sont propres aujourd’hui.


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Pour rappel : la fermeture des maisons closes en France a été votée en 1946, et l’exercice de la prostitution et du racolage est aujourd’hui permise mais l’achat de services sexuels est illégal et sanctionné par une amende de 1500 euros.

S’il est dur d’imaginer le centre-ville de Lyon ressembler au quartier rouge d’Amsterdam, on jettera quand même un oeil attentif lors de nos prochaines balades dans le 2e…

Sources : theses.univ-lyon2